Le militaire Chokri Wakrim, un des protagonistes de l'affaire Benalla, a souhaité être entendu dans l'enquête sur le coffre-fort de l'ex-chargé de mission de l’Élysée, affirmant qu’il existait un second coffre. Dans une lettre adressée au procureur de Paris et consultée par l'AFP, il a assuré avoir sollicité à plusieurs reprises d'être entendu, mais sans succès jusqu'à présent.
«J'ai contacté à plusieurs reprises» le responsable de la brigade criminelle chargé de l'enquête «afin de pouvoir être entendu sur ces faits, établir sans ambiguïté ma pleine et entière innocence», a-t-il indiqué dans sa lettre.
Chokri Wakrim a dit également vouloir «transmettre des informations», dont il a affirmé avoir été témoin, sur «l'existence d'un deuxième coffre appartenant à Monsieur Benalla, présent à l’Élysée».
Un autre coffre-fort
Ce second coffre avait été évoqué en juillet dernier dans le magazine Envoyé spécial par le militaire qui avait expliqué que celui-ci avait été vidé par un garde du corps du Président à la demande d'Alexandre Benalla.
«Ces fausses révélations et le refus de m'auditionner ont eu un retentissement terrible sur ma vie personnelle et professionnelle», a souligné pour sa part Chokri Wakrim.
Il a affirmé que l'armée cherchait à l’«évincer définitivement pour protéger la raison d’État».
Pour cette affaire, il a fait l'objet d'une sanction disciplinaire de cinq jours d'arrêt définitif et de trois mois d'arrêt avec sursis.
Un coffre-fort introuvable
Cette lettre survient alors que le parquet de Paris a annoncé avoir confié à un juge d'instruction l'enquête ouverte en février pour déterminer s'il y a eu des dissimulations de preuves dans cette affaire du coffre-fort. Les investigations portaient notamment sur le mystérieux coffre-fort qu’Alexandre Benalla utilisait pour stocker ses armes et qui n'était plus dans son appartement lors d’une perquisition lancée dans le cadre de l'affaire.
Au début de l’année, Chokri Wakrim avait été présenté dans la presse comme un éventuel transporteur du coffre d'Alexandre Benalla, introuvable lors d'une perquisition menée au domicile de celui-ci. Il avait alors démenti publiquement son rôle dans cette disparition.
Le sous-officier, dont l'ex-compagne a dû démissionner en février 2019 de son poste de chef de la sécurité de Matignon, a été mis en cause dans un autre volet de l'affaire Benalla, concernant un contrat négocié avec un oligarque russe.