Le propriétaire d’un félin domestique, Mikhaïl Galine, avait partagé des photos de son gros chat qui avait été refusé à l’embarquement à bord d’un avion d’Aeroflot sur le vol Moscou-Vladivostok. Il avait fait appel à un chat plus petit afin que le sien ne soit pas contraint de voyager dans la soute à bagages pendant huit heures. Une fois l’enregistrement effectué, les chats ont été échangés une nouvelle fois et Victor a voyagé confortablement avec son maître.
Россиянина отказались пускать в самолет со слишком толстым котом. Кот при взвешивании в Шереметьево оказался на два килограмма жирнее, чем позволяют брать в ручную кладь. В итоге Виктора пришлось подменить на время замеров на изящную кошечку Фиби pic.twitter.com/IfVoncBUlz
— Лента.ру (@lentaruofficial) 7 novembre 2019
Aeroflot a pris l’histoire très au sérieux et a puni le passager en lui enlevant près de 370.000 miles aériens accumulés pendant 14 ans et en le rayant de son programme de fidélisation.
Après avoir relaté son histoire sur sa page Facebook, il a suscité la compassion des uns, mais s’est attiré les foudres d’autres, pas pour avoir violé les règles d’Aeroflot, mais surtout pour avoir fait part de cette astuce aux compagnies qui pourraient maintenant changer les règles de transport des animaux. Les réseaux sociaux ont rapidement réagi et de nombreux Russes se sont unis dans une campagne pour soutenir Victor et stigmatiser la compagnie.
Les réseaux sociaux
L’histoire a fait naître des mèmes se moquant de la compagnie aérienne, ainsi que des hashtags comme «Je/nous sommes gros chat» et «Bro n'est pas un bagage», cette dernière formule étant une citation de Mikhaïl Galine dans son post.
L’un des tweets reprend le logo d’Aeroflot.
«Аэрофлот» проиндексирует стоимость билетов на Дальний Восток pic.twitter.com/J1oHOCrnyT
— гайнетдинов руслан (@AnahWinfree) 9 novembre 2019
Toutefois, il remplace la faucille et le marteau situés au milieu par le dessin d’un gros chat.
В свете последних событий ✈️ 🐱 ⚖️ #ЯМыТолстыйКот #броНеБагаж #аэрокот pic.twitter.com/ijc25Aebxt
— andrei kurlaev (@andi_kurlaev) 14 novembre 2019
Sur un autre, un avion se transforme… en chien pour poursuivre le pauvre chat.
Толстый котик vs. Аэрофлот pic.twitter.com/o5wsUB8Y8z
— Полина Нестерович (@Plombir_Snark) 13 novembre 2019
Dans un autre tweet, Victor est présenté avec l’enseigne Aeroflot et son programme de miles aériens Bonus.
Мемы про упитанного кота Виктора и «Аэрофлот»
— MAXIM (@ru_maximonline) 14 novembre 2019
Кот Виктор — новое лицо российской гражданской авиации!https://t.co/8daLHyx7wl
Un autre internaute affirme que «deux kilos de plus, ce n’est pas un crime».
кот Виктор и Аэрофлот (история в картинках) pic.twitter.com/didjL5XqbB
— Ирина☭ (@feodosiya16) 13 novembre 2019
L’histoire a même trouvé écho dans les pages de médias étrangers, notamment le Daily Mail.
Dans une interview à Sputnik, Mikhaïl Galine a convenu qu’il avait violé les règles du transporteur et a déclaré qu’il n’était pas en colère contre Aeroflot, tout en expliquant qu’il ne pouvait pas faire autrement, le chat ayant des problèmes de santé.
Le Kremlin et le parlement
Les critiques ont pris une telle ampleur que l’histoire est même arrivée jusqu’au Kremlin.
«Je ne pense pas que le Kremlin doive et puisse commenter la situation concernant le chat et l’avion», a-t-il rétorqué.
La situation a par contre été examinée par Vladimir Bourmatov, président de la commission d’écologie et de protection de l’environnement à la Douma (chambre basse du parlement russe).
«J’estime que dans des cas semblables, le passager qui ne peut pas remettre l’animal dans la soute à bagages – en raison de l’état de santé de celui-ci ou d’un voyage trop long que l’animal risque de ne pas supporter – doit avoir la possibilité de payer l’excédent de poids et de l’emmener avec lui», a-t-il indiqué à Sputnik.
Le règlement
Victor était monté sans problèmes à bord d’un avion à Riga et devait faire une correspondance à Moscou. Mais dans la capitale russe, il s’est vu refuser l’embarquement après avoir été mesuré et pesé par une employée qui a déclaré que Victor faisait 10 kilos et qu’il ne pouvait par conséquent voyager que dans la soute à bagages, les animaux étant admis à bord uniquement s’ils pèsent huit kilos et moins, cage comprise.