«Nous ne pourrons pas rester à l'arrêt pendant six mois» car «ce serait pour nous synonyme d'arrêt pur et simple», a affirmé à L'Usine nouvelle le président de Lubrizol France, Frédéric Henry.
«Si nous ne redémarrons pas, nos clients iront voir ailleurs. Si nous redémarrons alors que nos clients ont trouvé d'autres solutions, notre usine n'aura plus de raison de fonctionner», a-t-il ajouté.
L'usine est en outre «un gros contributeur fiscal» pour l'agglomération rouennaise, où elle emploie directement ou indirectement quelque 2.200 personnes, a fait remarquer le dirigeant.
«Ce type d'usine de se déménage pas», car il s'agit d'un vaste complexe «très capitalistique» où s'entremêlent des bacs, des tuyauteries et des pompes, a aussi indiqué M. Henry.
Il est d'ailleurs vain de penser qu'on pourrait se passer de l'industrie chimique, selon lui. «Quand (les gens) sont sur la table d'opération, c'est la chimie qui leur permet de ne pas souffrir. La chimie est partout dans leur quotidien», a-t-il lancé.
«En ce qui concerne notre métier d'additiveur, tous les moteurs, toutes les pièces mécaniques, comme les boîtes de vitesse, les engrenages, les machines hydrauliques, fonctionnent avec des lubrifiants contenant des additifs. Les additifs permettent d'espacer les vidanges et d'augmenter la durée de vie des moteurs. Sans additif, un moteur de voiture tourne 1.000 kilomètres puis il casse».
Comme le rappelle l’AFP, Lubrizol France fournit la moitié des additifs fabriqués en Europe.
Quant aux 33 employés de l'usine qui sont intervenus lors de l'incendie du 26 septembre, les analyses de sang réalisées une semaine après «n'ont rien montré d'anormal». «De nouvelles analyses auront lieu six mois après l'incendie», a expliqué Frédéric Henry.