Une fillette avec une étoile jaune à la marche contre l'islamophobie provoque l'indignation

© SputnikLa marche contre l'islamophobie à Paris 10 novembre 2019
La marche contre l'islamophobie à Paris 10 novembre 2019 - Sputnik Afrique
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La présence d'un groupe de personnes et d'une petite fille arborant une étoile jaune lors de la marche contre l'islamophobie a déclenché de nombreuses réactions indignées le 10 novembre au soir, notamment de la part de personnalités de la communauté juive ainsi que de politiques.

Largement relayée sur les réseaux sociaux, une photo montre un groupe de manifestants au côté de la sénatrice écologiste Esther Benbassa, portant sur leurs manteaux une étoile jaune, qui rappelle celle que devaient porter les juifs pendant la Seconde guerre mondiale (bien qu'elle n'ait que cinq branches et non six comme l'étoile de David). Au centre de l'étoile, le mot «muslim» et à côté, un croissant jaune.

​«Cette photo est à vomir et ceux qui l'ont affublée de cette étoile se sont déshonorés», a ainsi tweeté Alain Jakubowicz, ancien président de la Licra.

«Aucun musulman de France ne subit ce que nos parents ont subi pendant la Seconde guerre mondiale et je leur souhaite de ne jamais le subir», a renchéri Ariel Goldmann, président du Fonds social juif unifié, institution de la communauté juive en France dans le domaine social.

Pour le philosophe Bernard-Henri Lévy, cette scène est «ignoble».

​La marche contre l'islamophobie qui a rassemblé 13.500 personnes, selon un comptage du cabinet Occurence réalisé pour des médias, dont l'AFP, est au cœur d'une polémique depuis plusieurs jours.

Initiée par plusieurs personnalités et organisations comme le Collectif contre l'islamophobie en France, elle a divisé la classe politique et suscité des critiques acerbes du gouvernement français.

​De nombreux politiques déjà vent debout contre la marche, ont également réagi à la publication de la photo. Pour la députée LREM Aurore Bergé, «la comparaison est indécente».

«La situation des musulmans de notre pays n'est en rien comparable avec celle des juifs dans les années 30/40», a-t-elle tweeté.

Certains à gauche s'en sont également émus comme le sénateur socialiste de Paris, David Assouline qui dit «chercher ses mots pour dire son écœurement».

De son côté, Esther Benbassa s'est défendue, au travers de plusieurs tweets, de tout antisémitisme rappelant que en tant que «juive» elle avait «consacré sa vie à écrire l'histoire des siens».

«Je n'avais pas remarqué ces insignes» ajoute-t-elle avant d'écrire: «Que nos contemporains stigmatisés s'identifient à ces souffrances passées est tout à fait compréhensible. Personne ne vole ici sa souffrance à personne».
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