En Grèce, dans cette période d’instabilité économique, bien des compagnies ont raccourci la semaine de travail pour leurs employés, tout en réduisant leur salaire pour diminuer les dépenses. La situation chez Skroutz.gr, qu’on appelle l’Amazon grec, n’a rien de pareil. Ses collaborateurs ne travaillent en été que quatre jours par semaine, tout en touchant le même salaire.
«La première année a été expérimentale. Nous avons été confrontés à certains problèmes, les employés de certains de nos services devant assurer la permanence téléphonique», a raconté à Sputnik Giorgos Chatzigeorgiou, l’un des trois fondateurs de Skroutz.gr.
Selon ce dernier, toutes les questions d’organisation ont pu être réglées pendant cette première année expérimentale.
«À mon avis, pour la Grèce avec son climat, c’est un bon instrument pour améliorer la capacité de travail. En effet, les collaborateurs se reposent et restaurent leurs forces avant septembre qui inaugure la saison de travail difficile. Aussi, deviennent-ils plus productifs», poursuit le Grec.
Bien qu’à présent, le programme de la semaine de travail de quatre jours ne soit pratiqué qu’en été, M.Chatzigeorgiou n’exclut pas son extension à l’avenir.
Et qu’en est-il de la productivité?
Il n’y pas longtemps, Microsoft Japon a publié les résultats de son expérience qui s’est déroulée au mois d’août dernier dans les bureaux japonais du géant américain de l’informatique. Tout au long du mois, l’entreprise a permis à l’ensemble de ses 2.300 employés de ne pas travailler pendant cinq vendredis d’affilée, sans réduction de salaire.
Comme résultat, 94% des employés ont apprécié ce format, alors que l’entreprise a enregistré une hausse de 40% de sa productivité par rapport au mois d’août 2018. Par ailleurs, durant la même période, des économies ont été réalisées, d’énergie à hauteur de 23% et de papier pour 59%.
Le moral des salariés qui compte
«Je ne peux pas dire au juste si cela augmente la productivité, mais j’en ai bien l’impression. Nous n’avons pas d’instrument concret pour mesurer la productivité. […] Quoi qu’il en soit, moins on est stressé au travail, plus les collaborateurs peuvent être productifs. Nous ne voulons pas que nos employés soient épuisés de fatigue et nous quittent et que nous soyons finalement contraints d’en embaucher de nouveaux», a indiqué M.Chatzigeorgiou, en commentant l’expérience de Microsoft Japon.
Selon l’homme d’affaires, c’est justement un scénario que la direction de Skroutz.gr cherche à éviter.
«Nous nous appliquons à retenir nos employés, et personne ne part simplement. Cela signifie que nous avons des spécialistes que nous ne devons pas former et entraîner sans cesse», a-t-il résumé.