L’Iran a évoqué une nouvelle mesure qu’il pourrait prendre dans le cadre de la réduction de ses engagements nucléaires.
«Si nécessaire, nous reviendrons à la conception précédente du réacteur à eau lourde d’Arak», ceci pouvant se produire «si les autres parties à l’accord ne prennent pas de mesures rapidement [quant au respect de leurs promesses, ndlr]», a fait savoir le 9 novembre Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’OEAI, dont le discours a été diffusé par la télévision d’État.
Une inspectrice de l’AIEA non autorisée sur un site nucléaire
Le responsable iranien est également revenu sur l’épisode survenu la semaine dernière à Natanz, lorsque l’inspectrice de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait été interdite d’accès sur le site d’enrichissement d’uranium local:
«Nous avions de bonnes raisons de refuser l’entrée à l’inspectrice de l’AIEA.»
Behrouz Kamalvandi a précisé que la partie iranienne avait des «fichiers et des vidéos témoignant de ces raisons». Au moment du contrôle à l’entrée, un équipement a signalé la présence de substances et de matériaux «suspects», selon l’OEAI, laquelle l’a communiqué à l’AIEA et a révoqué l’autorisation de son employée à inspecter les sites iraniens.
Renoncement aux projets sur le site de Fordo
De plus, Behrouz Kamalvandi a annoncé le renoncement aux projets de transformation du site nucléaire de Fordo en centre international de recherche nucléaire, prévus par l’accord de Vienne. Et de préciser qu’ils allaient augmenter la capacité du site. Les experts de l’AIEA vont examiner ce dimanche les échantillons de l’uranium enrichi à Fordo.
Nucléaire iranien
Par un accord conclu à Vienne en juillet 2015 avec le Groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne), Téhéran a accepté de réduire ses activités nucléaires - afin de garantir leur caractère exclusivement civil - en échange de la levée d'une partie des sanctions internationales asphyxiant son économie.
En riposte au retrait unilatéral des États-Unis de ce pacte en mai 2018 et au rétablissement de lourdes sanctions américaines la privant des bénéfices économiques escomptés, la République islamique a commencé en mai 2019 à revenir sur certains de ses engagements.
Elle produit ainsi de l'uranium enrichi à un taux supérieur à la limite de 3,67% prévue par l'accord de 2015 et ne respecte plus la limite de 300 kilogrammes imposée à ses stocks d'uranium faiblement enrichi.
Le 6 novembre, l’Iran a commencé à injecter du gaz dans des centrifugeuses sur le site de Fordo, ce qui signifie dans les faits le début de la quatrième phase de réduction de ses obligations nucléaires.