La communauté française de Russie, forte d’environ 5.000 expatriés recensés, a comme structure la plus importante en termes de membres l’association de l’UFE, reconnue d’utilité publique en France, visant à organiser des événements tout au long de l’année. Ces événements, en particulier dans un pays comme la Russie, permettent de mettre en avant la francophonie et de participer au rapprochement entre les Russes et les Français, comme le souligne son président à Moscou, Alexis Tarrade. Cette structure est même recommandée par l’ambassade de France en Russie aux Français sur place.
Néanmoins, c’est une lettre du 5 novembre adressée par François Barry Delongchamps, président de l’UFE monde, à l’ambassadeur de France en Russie, qui a acté la suspension de cette antenne dans le pays. Cette décision a suscité de nombreux commentaires de la part des Français vivant sur place.
Contacté, M.Delongchamps explique que cette décision a été prise par le conseil d’administration de l’UFE suite à l’absence, malgré de nombreuses demandes, de rapports de trésorerie, «comme cela se fait pour toutes nos antennes dans le monde», tout comme l’absence de trésorier.
De son côté, M.Tarrade indique que l’UFE en Russie a toujours eu un trésorier. Les bilans comptables n’auraient pas été demandés par le conseil d’administration, seulement les procès-verbaux d’Assemblées générales, dans lesquels un bilan financier apparaît.
Il concède «qu’étant des bénévoles et non des professionnels, il est possible de faire une erreur de virgule».
Il conclut en indiquant qu’il a créé une société de droit russe pour gérer l’UFE afin de lui donner une existence légale en Russie.
Contactés, le trésorier et un vice-président de l’UFE monde indiquent n’avoir pas avalisé la décision de suspension, mais espèrent tous deux que la situation se décantera au plus vite. Ils estiment que tout sera réglé en décembre de cette année.
Certains membres de l’UFE Russie pointent des irrégularités dans le fonctionnement, comme l’absence de convocation aux Assemblées générales ou l’impossibilité de vérifier en détail les comptes de l’association. L’un d’entre eux, Franck, déplore un «mélange des genres permanent et malsain» concernant le fait qu’une entreprise individuelle de droit russe gère l’antenne locale d’une association française d’utilité publique. Néanmoins, aucun d’entre eux ne parle de détournement de fonds, évoquant plutôt une «incompétence» ou une «faute grave» dans la gestion.
Cette position est aussi celle du président de l’UFE monde et des membres de son bureau, précisant ne rien reprocher personnellement à M.Tarrade.
Il s’agit donc d’un conflit associatif qui se produit «une demi-douzaine de fois par an» selon M.Delongchamps, purement administratif, qui prive de fait les Français de leur principale association en Russie.