Après avoir traité en mars les Réunionnais de «population dégénérée» et les avoir accusés de «barbarie» contre les animaux- ce qui lui vaut une mise en examen-, l'ancienne actrice a rendu publique sur Twitter sa lettre au représentant de l'État dans laquelle elle juge «inadmissible et honteux que sur un territoire français, paradis touristique mondial, il se pratique encore illégalement un commerce abominable de viande canine au nez et à la barbe des autorités d'État».
Tahiti: Bardot decries dog meat trade in French Polynesia https://t.co/MkvRsRMvRa
— FONDATION BRIGITTE BARDOT (@FBB_PORTEPAROLE) November 6, 2019
«Si elles n'ont pas été complices, elles ne pouvaient l'ignorer et sont impliquées par manque d'autorité, par laxisme, par négligence», dénonce-t-elle, s'appuyant sur un article d'un média local, Tahiti Pacifique, qui évoque «une pratique courante».
Ni le Haut-commissariat, ni le gouvernement de Polynésie n'ont réagi.
Des associations de défense des animaux, interrogées par l'AFP, reconnaissent que la pratique existe.
«La cynophagie en Polynésie est une problématique plus complexe que ce qu'elle aborde dans son courrier: elle est culturelle, sociale et géographique. Dans les îles peuplées, c'est vraiment une bravade à la loi, comme quand on mange de la tortue», souligne le Collectif Alliance pour le respect et la protection des animaux de Polynésie française (ARPAP).
«Dans les Tuamotu où on est approvisionné toutes les six semaines, le seul moyen de ne pas manger du poisson et de consommer de la viande, c'est parfois le chien», reconnait l'association, précisant qu'une «grande partie de gens s'offusquent de la consommation, une partie minime de la population est consommatrice, mais la majorité est indifférente».
Selon elle, «les autorités ne réagissent pas parce qu'elles considèrent que c'est culturel, que ça concerne surtout les petites gens, les faibles revenus et les îles éloignées. Les autres n'en mangent plus». Mais elle dit savoir «où il y a des tueurs de chiens (...). On peut même en acheter à la sauvette dans certains petits supermarchés».
Pour Marama Bres, présidente de l'association «Les 4 pattes de Papara», «on a une mafia de bouffeurs de chiens en Polynésie, et pour eux, ce n'est pas occasionnel. Ils crèvent la dalle et récupèrent les chiens abandonnés, et les revendent même en barquette».