C’est maintenant au tour des Libanais de descendre dans la rue en masse pour manifester. Quel que soit l’endroit où l’on vit sur cette planète, le dénominateur commun semble être que les élites n’ont plus d’argent dans les caisses… et que les classes moyennes et populaires n’en ont plus à donner.
Pourquoi est-ce dorénavant le tour des Libanais? Y a-t-il un dénominateur commun avec les manifestations qu’on voit ailleurs dans le monde? Enfin, ces manifestations sont-elles manipulées ou instrumentalisées d’une manière ou d’une autre?
Sans aller si loin, Fadi Assaf, ancien conseiller du Président libanais et consultant en relations internationales, décrit le rapport de force dont les manifestations représentent un symptôme:
«Nous sommes sur une ligne de démarcation particulièrement dangereuse entre le camp pro-iranien et le camp pro-saoudien et pro-américain.»
Vus de l’étranger, les événements au Liban sont souvent présentés comme un nouvel avatar des Printemps arabes, notamment par des politiciens et médias occidentaux. Assaf réfute cette vision des choses:
«Nous au Liban, on aimerait oublier cette dénomination de Printemps arabe, parce que là où il y a eu un Printemps arabe, on en voit les conséquences aujourd’hui. Soit c’est une dictature militaire, soit c’est la pagaille.»
«Même si ce n’est pas un système parfait, c’est un système qui est encore défendable aujourd’hui, parce que l’on n’est pas encore prêts à un état laïque dans le sens occidental du terme», souligne l’ancien conseiller du Président libanais.
Malgré la démission de Saad al-Hariri, Premier ministre libanais, pour calmer le jeu, Assaf estime que son retour prochain est possible et que sa stratégie serait de «reculer pour mieux sauter.»