Dans une interview accordée au Financial Times, l’une des initiatrices du mouvement des Gilets jaunes, Priscillia Ludosky, a abordé de nombreux sujets liés aux manifestations qui durent depuis bientôt un an.
Ainsi, elle a déclaré contribuer à préparer «quelque chose d’envergure» à l’approche de la date marquant le début des rassemblements du mouvement. Pour le long terme, elle envisage d’établir un «réseau» de citoyens dans toute la France en vue de mettre en lumière les problématiques échappant d’après elle à l'attention des pouvoirs publics.
«L’idée c’est de créer un réseau à travers la France… pour faire mobiliser des gens sur des questions locales qui sont très, très, très négligées», a indiqué Mme Ludosky ajoutant qu’elle s’en était rendu compte lors des manifestations avec des Gilets jaunes qui avait eu lieu «dans le sud, dans l’est, dans l’ouest, dans le nord» du pays.
Revenant sur les manifestations et leurs résultats, Priscillia Ludosky a souligné qu’elles avaient permis «aux gens de sortir de la solitude et de partager leurs problèmes».
«Je ne dirais pas que c'est un succès, mais cela a changé beaucoup de choses. Les gens se sont entraidés, il y a eu un grand mouvement de solidarité et de fraternité, qui n'existait plus en France tant nous sommes pris dans les ennuis de la vie quotidienne», a-t-elle analysé.
La naissance du mouvement
Le mouvement des Gilets jaunes est né en octobre 2018. Il a donné lieu à plusieurs manifestations à partir du 17 novembre, considéré comme la date emblématique du mouvement.
Samedi 26 octobre, l’acte 50 des Gilets jaunes a eu lieu. Mobilisés en masse au début du mouvement, le nombre de participants aux rassemblements n’a cessé de baisser. Pourtant, selon le communiqué de presse relayé par les figures clés du mouvement, les Gilets jaunes seront «visibles» les 16 et 17 novembre prochains.
Lettre à Emmanuel Macron
Le 28 octobre, les figures emblématiques des Gilets jaunes —dont Priscilla Ludosky, Jérôme Rodrigues, Fabrice et Faouzi Lellouche– ont envoyé une lettre à l’attention d’Emmanuel Macron.
L’objectif de ce courrier était, selon ses auteurs, de demander une entrevue au Président de la République pour «évoquer les multiples dérives en matière de maintien de l’ordre et d’application des lois», le rôle de l’IGPN et certains «agissements» du ministre français de l’Intérieur, ainsi que d’autres sujets.