L’administration de Donald Trump prône des sanctions financières contre l’Espagne pour son aide présumée au Président constitutionnel du Venezuela, Nicolas Maduro, apprend Bloomberg, se référant à des sources anonymes au sein du gouvernement américain. Toujours selon Bloomberg, il s’agirait des sanctions contre la Banque d'Espagne et les autres établissements financiers espagnols où le Venezuela aurait déposé des fonds. Comme Sputnik en a été informé plus tard par le ministère espagnol des Affaires étrangères, tant la Maison-Blanche que l’ambassade américaine à Madrid ont nié avoir envisagé de telles mesures.
Des sanctions US qui représentent «une menace pour les USA eux-mêmes»
«Ces derniers temps, les États-Unis imposent des sanctions même à des pays amis, à des pays partenaires, ce qui représente en perspective une menace pour les États-Unis eux-mêmes. Ils poussent ces pays à faire bloc face à la politique de Donald Trump. […] C’est d’une bêtise surprenante», a déclaré à Sputnik Armando Fernandez Steinko, professeur de sociologie à l’université complutense de Madrid.
Et d’expliquer que l’Espagne avait naturellement des intérêts au Venezuela, ces deux pays étant historiquement liés.
«Tout ce que peuvent obtenir ainsi les États-Unis, c’est le rapprochement des pays visés par les sanctions. C’est aussi le renforcement de la méfiance à l’égard des Américains en général. À mon avis, les États-Unis devraient s’en préoccuper plus que le Venezuela», a estimé l’expert.
Une diplomatie irresponsable qui nuit à tous, y compris aux USA
Selon ce dernier, Donald Trump donne au monde l’exemple d’une diplomatie irresponsable qui nuit à tous, y compris aux États-Unis.
«Trump provoque l’union de pays contre lui-même, bien qu’ils aient des intérêts différents. Et voilà que maintenant ils sont prêts à faire front uni face à l’arbitraire monstrueux de ces mesures unilatérales», a prévenu l’universitaire.
Il a qualifié de populiste et d’arbitraire le style de comportement du Président des États-Unis.
«Cela crée un immense problème pour la diplomatie américaine. En effet, Trump ne sera pas toujours Président, alors qu’il serait difficile à ses successeurs de corriger rapidement ses erreurs», a résumé l’interlocuteur de Sputnik.
Les observateurs relèvent le fait que l’information de Bloomberg sur d’éventuelles sanctions américaines contre Madrid arrive quelques jours avant les élections du 10 novembre en Espagne.