Le traitement infligé à Julian Assange, l’arbitraire et les violations de ses droits sont nuisibles pour sa santé, a estimé dans un communiqué le rapporteur de l'ONU sur la Torture, Nils Melzer. «La détérioration continue de la santé de Julian Assange depuis son arrestation et sa détention au début de cette année» suscite de l’inquiétude, a-t-il expliqué, affirmant que «sa vie était désormais en danger».
«À moins que le Royaume-Uni ne change d'urgence de cap et n'améliore sa situation inhumaine, l'exposition continue de M.Assange à l'arbitraire et aux violations de ses droits pourrait bientôt lui coûter la vie», a-t-il déclaré.
M.Melzer a précisé à l'AFP que son inquiétude actuelle était liée à de «nouvelles informations médicales transmises par plusieurs sources fiables affirmant que la santé de M.Assange est entrée dans un cercle vicieux d'anxiété, de stress et d'impuissance, typique des personnes exposées à un isolement prolongé et à un arbitraire constant».
«Bien qu'il soit difficile de prédire avec certitude l'évolution précise de ces symptômes, ceux-ci peuvent rapidement se transformer en une situation mettant la vie en danger, impliquant un arrêt cardiaque ou une dépression nerveuse», a fait valoir le rapporteur.
«Torture psychologique»
À la suite de cette visite, M.Melzer avait affirmé que Julian Assange avait été victime de «maux physiques» et présentait «tous les symptômes typiques d'une exposition prolongée à la torture psychologique, une anxiété chronique et des traumatismes psychologiques intenses».
M.Assange «continue d'être détenu dans des conditions d'oppression et d'isolement et de surveillance non justifiées par son statut de détenu», a relevé vendredi le rapporteur de l’Onu.
Le 21 octobre, au cours de sa première apparition en public en six mois, l'Australien de 48 ans semblait désorienté, bredouillant pendant son audience à Londres et paraissant avoir des difficultés à se rappeler sa date de naissance. À la fin de l'audience, il avait déclaré ne pas savoir ce qu’il s'était passé et s'était plaint de ses conditions de détention à la prison londonienne de haute sécurité de Belmarsh.
175 ans de prison?
Réfugié depuis 2012 à l’ambassade d’Équateur à Londres, Julian Assange a fini par être interpellé en avril par la police britannique. Le 1er mai, il a été condamné à 11,5 mois de prison pour violation des conditions de sa liberté provisoire.
Cependant, il pourrait ne s’agir que du début d’un long calvaire pour l’Australien qui avait diffusé, via son projet WikiLeaks, des centaines de milliers de documents confidentiels américains. Incarcéré à Londres, Julian Assange attend une audience en février 2020 qui pourrait mener à son extradition vers les États-Unis où il encourt jusqu’à 175 ans de prison.