35.000, c’est le nombre d’agressions à Paris intra-muros depuis le début de l’année. En neuf mois, ces dernières ont augmenté de 9% dans la capitale, tel est le constat sans appel à la vue des chiffres que le préfet de police de Paris a communiqués aux maires d’arrondissements et que Le Figaro a concentrés dans une infographie détaillée.
En termes de hausse, l’hypercentre parisien (du Ier au IVe arrondissement) est sans conteste le plus concerné: +41% pour les Ier et IIe, +71% de violences physiques crapuleuses dans le IVe, où siège pourtant de l’Hôtel de Ville. Moins soutenue dans le IIIe, avec 17% de hausse, la situation n’en reste pas moins préoccupante.
Les agressions, tant «gratuites» que «crapuleuses», ne sont pas les seules violences concernées par cette hausse spectaculaire. Les atteintes aux biens ne sont pas en reste, tout particulièrement les cambriolages, qui progressent de façon inquiétante dans certains arrondissements. On retrouve sur le podium de cette envolée le XIIe, le XVIIIe et le VIIIe. En nombre de cambriolages, c’est à nouveau le XVIIIe qui l’emporte, talonné par le très résidentiel 15e, à la différence près que dans celui-ci, leur nombre recule de 6% cette année, suivi du 16e. Mais c’est dans le XIXe que la baisse des cambriolages est la plus spectaculaire, avec une chute de 22%. Un arrondissement qui part de haut, puisque sur la même période en 2018 il arrivait en seconde position en matière de nombre de cambriolages, derrière –déjà– le 18e.
Preuve qu’il faut prendre avec des pincettes des statistiques. Si les cambriolages explosent de même que les violences, dans les beaux quartiers et l’hypercentre de la capitale, leur niveau reste particulièrement élevé dans les XVIIIe, XXe et XIXe. Ainsi, les cambriolages bondissent de 41% dans le 3e et reculent de 1% dans le 18e, mais avec respectivement 274 cambriolages contre 2218, leur nombre y reste sept fois et demie moins élevé.
Le Nord-est parisien reste de loin le plus dangereux
La forte croissance des prix de l’immobilier dans ces quartiers de l’Est parisien tendait, ces dernières années, à entretenir l’illusion que la situation n’était pas si terrible ou tendait à s’améliorer. Pourtant, les cosmopolites XVIIIe et XIXe restent de très loin en tête du classement des pires arrondissements, tant en termes d’atteinte aux biens que de violences gratuites, crapuleuses et sexuelles ou de menaces de violences, talonnés par les XXe et 10e voisins.
Ce dernier, en particulier, subit une nette dégradation sécuritaire: +27% d’atteintes aux biens et d’agressions crapuleuses, +9% d’agressions gratuites et de violences sexuelles. En prenant un peu de recul, il semble que les quartiers limitrophes des XVIIIe et XIXe arrondissements puis ceux de l’hyper centre, connaissent une contagion de la violence endémique qui les frappent.
Ces chiffres, dévoilés par Le Figaro, font écho à ceux révélés début juillet par le Canard enchaîné. Peu avant que le palmipède ne revienne sur ces statistiques de la Préfecture de police de Paris peu flatteuses pour la Ville lumière, la mairie de Paris en publiait d’autres, concernant notamment la dégradation de la sécurité dans le métro: +68% de vols à la tire, +71% d’agressions sexuelles.
La maire de la ville, Anne Hidalgo, avait alors taclé l’État dans sa gestion de la crise des Gilets jaunes, «ceux qui sont mobilisés le samedi pour la sécurité des Français et des Parisiens le sont de fait moins les autres jours de la semaine», soutenait-elle.
Une désorganisation temporaire des services que les syndicats de police ne contredisaient pas à notre micro. Toutefois, ils mettaient en garde contre le fait que cela ne devait pas occulter la dégradation sensible et rapide de la sécurité dans la capitale, tout particulièrement de celle des femmes dans les transports en commun ou encore de la situation alarmante observée dans certains quartiers de l’Est parisien: la Goutte d’or, Château rouge, porte de la Chapelle ou encore Stalingrad, qui font face à l’explosion des trafics et de l’immigration illégale.