Une ancienne base nucléaire secrète US au Groenland attire l’attention des chercheurs

S'abonner
Des scientifiques de plusieurs universités américaines ont étudié des échantillons de glace extraits des tunnels d’un site nucléaire des États-Unis au Groenland abandonné depuis les années 1960, relate le magazine Science.

L’analyse d’échantillons prélevés à l’ancienne base nucléaire Camp Century, construite par les États-Unis dans le nord-ouest du Groenland, a permis aux géologues et glaciologues de plusieurs universités américaines d’établir que pendant près d’un million d’années, une grande partie du Groenland était dépourvue de glace alors que le climat était pareil à celui de nos jours, a annoncé le magazine Science.

Une base nucléaire US sous la glace qui n’a pas duré

Les États-Unis ont construit une base de 300 mètres de long sous la glace du Groenland dans le cadre du projet secret IceWorm («ver de glace») au début des années 1960, au milieu de la guerre froide.

Alimentée en électricité par un réacteur nucléaire, la base devait permettre de tirer des missiles balistiques intercontinentaux, mais il s’est vite avéré que la glace du Groenland en mouvement détruisait les installations.

Place à la recherche

La base Camp Century a été abandonnée en 1967. Mais elle a laissé un héritage, qui était, lui, non militaire - une carotte de glace de 1,3 km de long forée sur le site. Fin 2018, des glaciologues ont découvert des échantillons provenant de cette carotte de glace dans les archives de l’université de Copenhague. Ces échantillons contenaient notamment de la boue de l’ancienne surface du Groenland.

Une île qui «n'est pas à vendre», le Groenland et ses paysages arctiques
 - Sputnik Afrique
Une île qui «n'est pas à vendre», le Groenland et ses paysages arctiques
L’analyse isotopique de 800 grammes d’échantillons pris au sommet et au fond de la couche de boue a permis d’établir que la région où se trouve la base Camp Century n’était pas couverte de glace il y a 400.000 ans. L'ADN trouvé au fond de plusieurs carottes de glace provient de plantes qui auraient prospéré à des températures estivales de +10°C, bien que leur âge soit incertain.

Pourtant, la glace d’un autre échantillon date d’un million d'années. D’après les scientifiques, cela pourrait indiquer que la glace avait successivement disparu et réapparu.

L’étude a en outre révélé que le niveau de la mer aurait été de plusieurs mètres plus élevé qu'aujourd’hui, même si le climat d’il y a un million d'années était similaire au climat d'aujourd'hui, réchauffé par l'effet de serre.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала