Le ministère de l’Intérieur, chargé du financement et de la mise en place du dispositif, a révélé combien a coûté la protection des quatre anciens Présidents français, incluant Jacques Chirac, ainsi celle de leurs lieux de résidence.
Ainsi, 3,8 millions d’euros ont été dépensés pour leur protection en 2018, selon le magazine Capital qui cite une réponse écrite du ministère de l’Intérieur. Le chiffre inclut par ailleurs la rémunération de leurs conducteurs, ceux-ci étant employés par le service de protection du ministère de l’Intérieur (SDPL) au même titre que les agents de sécurité, selon le mensuel.
Or, l’achat et l’entretien de la voiture de fonction, ainsi que l’ensemble du dispositif de soutien, relèvent des services du Premier ministre. Selon une autre réponse écrite du ministère de l’Intérieur, citée par Capital, la facture s’élevait à 2,5 millions d’euros en 2018.
Les privilèges des ex-Présidents
Le statut d’ancien Président donne droit à une rémunération à vie d’environ 6.000 euros brut chaque mois. Cette somme n’est pas prise en compte dans l’estimation des 2,5 millions d’euros susmentionnés. En outre, la fonction présidentielle permet de profiter de la prise en charge par l’État de locaux de fonction meublés et équipés. L’ex-député socialiste René Dosière avait dévoilé sur son blog qu’en 2012, il y avait eu un «bail de trois ans conclu aux frais de l’État» «pour la location des bureaux parisiens de Nicolas Sarkozy, rue de Miromesnil», dont le montant total s’élevait à 710.000 euros.
Presque 7 millions d’euros dépensés pour les ex-Présidents
Ainsi, compte tenu des frais de sécurité, des rémunérations, etc, la somme totale dépensée pour les quatre anciens Présidents français en 2018 serait de 6,7 millions d’euros. Cependant, le montant est en diminution par rapport à celui qui avait été rapporté en 2014 par la Cour des comptes et qui s’élevait à 10,3 millions d’euros.
Selon le magazine, cette diminution réside dans la baisse des dépenses pour la sécurité, dont, par exemple, la réduction du nombre de gardes statiques à surveiller les propriétés des anciens Présidents français. Comme le précise La Nouvelle République, la surveillance du domaine de Valéry Giscard d’Estaing, à Authon, dans le Loir-et-Cher, qui coûtait 1,3 million d’euros par an selon René Dosière, a été levée début 2017 à cause de l'état d'urgence.