La leishmaniose est endémique en Libye, avec des flambées sporadiques, ce qui est dû, entre autres, au mauvais travail du ministère de la Santé dans l’ouest du pays. Qui plus est, dans certaines villes, les ordures ne sont pas souvent évacuées, ce qui aggrave la situation, ont confié à Sputnik des sources locales.
Une «mouche des sables»
La leishmaniose est transmise par un petit moucheron appelé phlébotome ou «mouche des sables». Cette maladie a deux types. À la contagion, les personnes atteintes de leishmaniose cutanée se couvrent de nodules non ulcérés de petite taille qui deviennent de plus en plus nombreux et disséminés sur l'ensemble du corps pour confluer et former par la suite de larges plaques infiltrées, a raconté à Sputnik l’expert en maladies de la peau Hani al Nazer, ancien directeur du Centre d’étude national.
Selon le spécialiste, la leishmaniose cutanée se caractérise par des lésions pouvant laisser des cicatrices indélébiles voire des handicaps sévères.
«Le second type de leishmaniose a une forme viscérale, mortelle en l'absence de traitement. […] Pire, en l’espace de quelques jours tout au plus, la maladie peut devenir bel et bien inguérissable», a constaté Hani al Nazer.
Combien de personnes sont atteintes de leishmaniose en Libye?
Il n’y a pas de statistiques exactes en la matière, a indiqué à Sputnik Badreddin Bashir, directeur du Centre libyen de lutte contre les maladies infectieuses.
Il a déclaré en amont à al Raed, chaîne satellitaire libyenne, que pour enrayer cette maladie il y avait besoin de médicaments, de médecins et d’une stabilité dans le domaine sécuritaire.
Et de constater qu’il n’y avait rien de tel en Libye d’aujourd’hui, dont le budget était minuscule.
À la mi-octobre, Badreddin Bashir a rappelé au site libyen al Wast que ces 30 dernières années il avait été enregistré en Libye 100.000 cas de leishmaniose, dont 10.000 l’année dernière.
Toujours pas de stabilité en Libye
La Libye est plongée dans le chaos depuis le renversement du gouvernement et le meurtre de Mouammar Kadhafi en 2011. Le pays est divisé entre plusieurs entités rivales, avec notamment la présence à Tripoli du gouvernement d'union nationale de Fayez el-Sarraj, soutenu par l'Onu et l'UE, et dans l'est, d'un parlement élu par le peuple et appuyé par l'Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar.