Le président du groupe Les Républicains au Sénat Bruno Retailleau a dévoilé au Journal du dimanche sa proposition de loi visant à interdire les listes communautaristes aux élections. Mardi 22 octobre, à l’antenne de BFM TV, l’élu a également proposé de sanctionner les femmes portant le voile intégral.
«Après avoir présenté une liste aux européennes, l'Union des démocrates musulmans français veut maintenant en présenter aux municipales. Nous déposerons dans les jours qui viennent au Sénat une proposition de loi pour contrer ce qui est une forme de sécession, puisque ces listes veulent privilégier une partie de la population alors que notre République est "indivisible"», a-t-il déclaré au JDD.
«Nous proposons d'interdire tout financement public d'un mouvement communautariste, qui ne respecterait pas les principes de souveraineté nationale et de laïcité, et de prohiber, sous le contrôle du juge administratif, les candidatures et la propagande électorale communautaristes.», poursuit-il.
Le sénateur souhaite notamment «l'interdiction de signes religieux comme le voile sur les affiches ou les professions de foi» et soumettre les élus à une «stricte neutralité» dans l’exercice de leur mandat.
En effet, il a par ailleurs affirmé le 22 octobre à l’antenne de BFM TV que la République devait se montrer intransigeante sur le port du niqab. «En cas de récidive, on supprime les aides sociales», a-t-il lancé au sujet des femmes qui portent le voile intégral, interdit en France.
En cas de récidive du port du voile intégral je propose qu’on supprime les aides sociales! La main ne doit pas trembler. #BourdinDirect
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) October 22, 2019
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L’incident du conseil régional
Le 10 octobre, l’élu du Rassemblement national Julien Odoul avait demandé à une accompagnatrice scolaire de retirer son voile. La scène, filmée, avait fait polémique et relancé le débat sur la laïcité.
Bruno Retailleau avait par la suite confié à l’Express qu’il était en faveur de l’interdiction du voile pour les accompagnatrices scolaires:
«Il s'agit d'étendre la loi qui interdit à un professeur ou à un instituteur de porter un signe religieux ostentatoire dans une école publique aux accompagnateurs de ces sorties scolaires, qui ne sont qu'un prolongement du temps scolaire.À mon sens, ces accompagnateurs sont, le temps de la sortie scolaire, des auxiliaires de service public et les lois sur la laïcité doivent s'appliquer à eux»