À l’approche de la venue du Président turc en Russie, Emmanuel Macron s’est entretenu par téléphone ce 21 octobre avec Vladimir Poutine sur le sujet du nord-est de la Syrie et de la situation en Ukraine.
Le Président russe a informé son homologue français des efforts entrepris par la partie russe visant à stabiliser la situation en Syrie, y compris à favoriser la mise en place d’un dialogue entre les parties concernées. À son tour, le Président français a évoqué l’importance de «la prolongation du cessez-le-feu actuellement en vigueur, et d’une sortie de crise par des moyens diplomatiques», indique un communiqué publié sur le site de l’Élysée.
Initiée par la partie française, la conversation téléphonique a également porté sur la nécessité du respect des accords de Minsk par Kiev. Les dirigeants français et russe ont également souligné l’absence de résultats de ces accords censés résoudre le conflit ukrainien, a fait savoir le service de presse du Kremlin, et ont abordé le sujet des préparatifs du prochain sommet au format Normandie.
Opération Source de paix
L’opération Source de paix, lancée le 9 octobre, est dirigée contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qualifié de terroriste et interdit en Turquie, et contre Daech*, d’après le Président turc. Elle sert, toujours selon Recep Tayyip Erdogan, à créer une zone tampon à la frontière turco-syrienne et à faciliter le retour des réfugiés syriens hébergés en Turquie. De nombreux pays et organisations ont condamné cette offensive que les autorités syriennes considèrent comme une agression.
En réaction à cette offensive, Damas a envoyé le 13 octobre ses forces armées dans le nord du pays, conformément à un accord passé avec l'administration kurde. Les troupes gouvernementales syriennes sont déjà entrées dans les villes de Minbej, d'Al-Thawrah et de Kobané.
Le 17 octobre, Washington et Ankara ont déclaré être parvenus à un accord de cessez-le-feu pour 120 heures dans le nord-est de la Syrie, pour permettre aux miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) de quitter la zone de sécurité d’une trentaine de kilomètres à la frontière turco-syrienne qu’Ankara entend créer et contrôler en toute indépendance. Néanmoins, on apprend la poursuite de combats.
*Organisation terroriste interdite en Russie