Début octobre, la préfecture des Vosges avait annoncé avoir travaillé avec l'Agence de l'eau Rhin-Meuse «à une solution alternative fondée sur l'optimisation des ressources locales» pour préserver la nappe des grès du Trias inférieur (GTI), principale ressource en eau potable de l'est de la Lorraine.
Ce réservoir d'eau, de très bonne qualité et faiblement minéralisée, présente un déficit annuel d'un million de m3 et se renouvelle lentement.
Pour rétablir l'équilibre, un projet de canalisations souterraines avait été adopté par la commission locale de l'eau (CLE) en juillet 2018. Il prévoyait d'acheminer 500.000 à un million de m3 d'eau potable, pompés dans des captages distants d'une dizaine de kilomètres, jusqu'aux trois communes, permettant ainsi à Nestlé Waters de conserver son autorisation de prélever annuellement un million de m3.
Le collectif eau 88 dénonçait «une privatisation de l'eau par Nestlé», selon l'un de ses membres, Bernard Schmitt.
«On a prévu de les diminuer encore de 5% en 2020 pour arriver à 600.000 m3», a-t-elle ajouté, interrogée par l'AFP.
L'eau puisée dans la nappe des GTI est vendue exclusivement à l'export sous la marque «Bonne source», principalement en Allemagne et en Suisse, où 250 millions et 43 millions de bouteilles ont respectivement été commercialisées en 2018.