Le jour de l’adoption du projet de loi ouvrant la possibilité de la PMA à toutes les femmes par l’Assemblée nationale, les dires du polémiste Éric Zemmour concernant certains droits des homosexuels, notamment la possibilité de fonder une famille et d’avoir des enfants, a provoqué une vague d’indignation parmi des députés, des partis politiques et des journalistes.
Connu pour ses propos sur l’islam et l’immigration, l’écrivain et journaliste Éric Zemmour s’est prononcé contre l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules et aux homosexuelles. Lors d’une discussion avec l’essayiste et économiste Nicolas Bouzou et la journaliste Christine Kelly, sur le plateau de CNews, le polémiste a déclaré:
«Les homosexuels ont le droit de fonder des familles, ils en ont toujours fondé d’ailleurs. Ils ont le droit, les hommes de coucher avec des femmes et les femmes de coucher avec des hommes. S’ils ne veulent pas coucher avec des hommes ou coucher avec des femmes, c’est leur responsabilité. [...] Donc on assume ses choix: soit on couche avec l’autre sexe et on fait des enfants, soit on ne couche pas avec l’autre sexe et on n’a pas d’enfants».
Il s’est dit contre ce projet de loi pour la PMA encore pour une autre raison: selon lui, les actes médicaux nécessaires à la PMA seraient remboursées par la Sécurité sociale, alors qu’il n’est pas acceptable, à son avis, que les contribuables paient des «caprices» de ces couples, qui ne sont pas du tout des soins pour des raisons médicales. De plus, il a caractérisé les foyers fondés par les homosexuels de «fausses familles».
On choisit sa propre sexualité
Répondant par l’affirmative à la question de Christine Kelly, qui était de savoir si les gens choisissaient leur sexualité, ce dernier a précisé que «tout le monde [était] libre de toute façon».
Ces déclarations ont tout de suite enflammé les réseaux sociaux. Le Parti communiste français a qualifié Éric Zemmour de «délinquant récidiviste», alors que le député du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin a tweeté: «islamophobie, homophobie, Zemmour» comme légende de la vidéo de cette séquence qu’il a relayée.
Coucou @CNEWS. Ça va durer combien de temps ce cirque avec Zemmour, le délinquant récidiviste? https://t.co/h4OjLTGdkk
— PCF (@PCF) October 15, 2019
Islamophobie, homophobie, Zemmour...🤮🤮🤮 https://t.co/UV7JdeUY2g
— Matthieu ORPHELIN (@M_Orphelin) October 15, 2019
Le député de l’Essonne, Cédric Villani, a conclu qu’il s’agissait d’«une provocation de plus». Cependant, Gilles Lebreton, député au Parlement européen, a salué «la liberté d’expression» qui s’est manifestée à travers les propos du polémiste.
Comment ne pas admirer Zemmour ? Traité en paria par les bien-pensants, il triple l'audience de CNews dès sa première apparition ! Vive la liberté d'expression !https://t.co/DYaR0XgG0b
— Gilles Lebreton (@Gilles_Lebreton) October 16, 2019
Parmi les utilisateurs des réseaux sociaux, certains ont conseillé de simplement éteindre la télévision au lieu de regretter la présence d’Éric Zemmour sur les écrans TV.
Pourquoi pleurnicher à dire " on va supporter encore longtemps zemmour sur C news?" Et ohhhhhh les gars j'ai une solution depuis bien longtemps. pic.twitter.com/BpnDhjG04i
— normandie27 (@NORMANDEALWINE) October 16, 2019
Un internaute s’est dit dubitatif sur le fait que les croyants s’indignent eux aussi contre les propos de l’essayiste français.
Pas sûr que les gens religieux soient contre #Zemmour sur ce sujet. https://t.co/Lx0ABI7Cxu
— Mpopins (@MariMpopins) October 16, 2019
Au cœur des critiques pour un discours considéré comme islamophobe à la Convention de la droite sur LCI, Éric Zemmour a été invité par la chaîne d’information CNews pour participer à une nouvelle émission quotidienne intitulée Face à l’info, dans le but de débattre face à différents éditorialistes, comme Éric Revel, Éric de Riedmatten, Marc Menant et Christine Kelly.
À la suite de la polémique suscitée par ce discours de Zemmour, plusieurs annonceurs comme Ferrero, la MAIF, Groupama, Monabanq ont refusé de poursuivre leurs investissements durant cette émission afin d’arrêter d’associer leur image à celle du polémiste.