Un écrivain algérien fait condamner un éditeur d'Alain Rey

CC BY 2.0 / Jean-Pierre Dalbéra / Le mur des langues au musée de l'Homme à Paris)
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L'éditeur d'un livre du linguiste et lexicographe Alain Rey a été condamné à verser 10.000 euros pour «actes fautifs de parasitisme» à un écrivain algérien qui se plaignait que cet ouvrage avait «éclipsé le sien».

À la suite d’une accusation formulée par l’écrivain algérien Salah Guemriche, Trédaniel, l'éditeur d'un livre du lexicographe Alain Rey, a été condamné en justice, a fait avoir le 14 octobre une source judiciaire.

Salah Guemriche, auteur en 2007 d'un Dictionnaire des mots français d'origine arabe, avait accusé en 2014 Alain Rey de l'avoir plagié avec son livre Voyage des mots: de l'Orient arabe et persan vers la langue française, publié chez Trédaniel un an avant.

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Le français, cette langue étrangement algérienne
Le tribunal de grande instance de Paris n'a pas reconnu le plagiat ni l'atteinte au droit moral d'auteur du plaignant. Toutefois, il a déclaré que l'éditeur avait «commis des actes fautifs de parasitisme». Ainsi, selon Salah Guemriche, Trédaniel a «indûment profité de son ouvrage», s'épargnant «la rémunération de longues recherches documentaires» et gagnant ainsi un temps précieux.

Le tribunal a condamné Trédaniel à verser 10.000 euros à Salah Guemriche «en réparation des actes de parasitisme», mais a rejeté la demande d'interdiction de réédition du livre d’Alain Rey. L'écrivain algérien réclamait 50.000 euros affirmant que le livre d’Alain Rey avait «éclipsé le sien, du fait de la notoriété de son auteur et de la qualité de ses travaux qui ont été pillés». La parution en 2013 de l'ouvrage d'Alain Rey «a définitivement supprimé toute perspective d'une nouvelle réédition» du sien, avait-il souligné.

L’éditeur se défend

La maison d'édition d'Alain Rey a pour sa part déclaré que les deux ouvrages étaient destinés «à des publics distincts».

«Compte tenu du délai de cinq ans entre les parutions respectives des livres, l'ouvrage de Salah Guemriche avait épuisé son attractivité», a-t-elle argué.

La langue arabe arrive en troisième position parmi les langues à laquelle le français a le plus emprunté, juste après l’anglais et l’italien.

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