Après que l’élu RN Julien Odoul a exigé d’une femme musulmane accompagnant des enfants de retirer son voile lors d’une session du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, le nouveau président des Républicains (LR) Christian Jacob a demandé l’interdiction du port du voile lors des sorties scolaires:
«Ça me choque qu’on accepte effectivement qu’une personne voilée puisse accompagner des enfants en déplacements scolaires parce que, comment expliquer que c’est interdit dans l’enceinte de l'établissement, mais que si on est au contact des enfants en dehors, et toujours dans le cadre scolaire, parce que c’est un voyage scolaire, on l’autorise?», a-t-il déclaré sur le plateau de France Inter, le 14 octobre.
L’appel à la «Circulaire Chatel»
En se référant à la «Circulaire Chatel» datant de 2012 sur l’interdiction du port de signes religieux dans l’espace public, dont le passage sur les sorties scolaires a été remis en cause une année après, Christian Jacob a souligné la nécessité d’une transparence sur ce sujet:
«Si on n’est pas clair sur ce sujet du voile, effectivement, l’ambiguïté fait qu’on se trouve dans ces situations conflictuelles». En outre, Christian Jacob a insisté sur le fait que la circulaire d’origine était correcte à l’époque:
«C’est pour ça que la décision qui avait été prise par Luc Chatel était la bonne, on l’interdit, parce que sinon, on est toujours dans l’ambiguïté, on ne sait jamais comment réagir.»
.@ChJacob77 : "Cela me choque qu'une personne voilée puisse accompagner des déplacements scolaires. Comment expliquer que c’est interdit dans l’établissement et qu’au contact des enfants on l’autorise dans le cadre d’une sortie ?" #le79Inter pic.twitter.com/97ytVVn9ZN
— France Inter (@franceinter) October 14, 2019
Cette circulaire signée en mars 2012 aborde de multiples sujets, y compris l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires, dont le voile, par les accompagnants des enfants lors des sorties scolaires. Cependant, après une étude réalisée par le Conseil d’État en 2013, il a été établi que les parents accompagnant les élèves ne faisaient pas parties des agents auxiliaires du service public. C’est pourquoi, ils ne faisaient plus l’objet de l’application de cette circulaire réclamant la neutralité religieuse.
«Le temps scolaire, c’est aussi le temps d’une sortie scolaire. Et après, on va nous dire, quand les élèves vont faire du sport, ils vont dans un gymnase ou ailleurs et qu’ils sont accompagnés, le problème se posera», a indiqué Christian Jacob.