Washington fera partir 1.000 soldats supplémentaires du nord de la Syrie en raison de l'opération turque Source de paix, a fait savoir dimanche 13 octobre le chef du Pentagone Mark Esper dans une interview diffusée par la chaîne de télévision CBS.
«Nous risquons de rester coincés entre deux armées hostiles qui mènent une offensive» et ce serait une situation dans laquelle les militaires américains ne doivent pas se retrouver, a indiqué M.Esper.
Selon lui, les États-Unis ont récemment appris que la Turquie aurait l'intention d'élargir davantage son offensive au sud et à l'ouest par rapport au plan initial.
«J’ai donc parlé avec le Président Trump samedi soir après avoir discuté avec d’autres membres de l’équipe de la sécurité nationale. M.Trump a ordonné de commencer un retrait organisé du nord de la Syrie», a-t-il précisé.
Évacuation d'une base militaire
D'après l'agence syrienne Sana, les troupes américaines ont entamé l'évacuation de la base militaire de Jalabiya située dans le nord du gouvernorat de Raqqa.
Les forces américaines qui quittent le nord de la Syrie ont le droit d'ouvrir le feu en cas d'attaque, a ajouté le secrétaire à la Défense.
«Nous profiterons de ce droit si nécessaire», a noté M.Esper.
Situation dans le nord de la Syrie
Un correspondant de Sputnik a annoncé ce dimanche que les forces armées turques, épaulées par l’Armée syrienne libre (ASL), occupaient l’ouest de Tall Abyad. L'ASL et l’armée turque ont pris le 13 octobre le contrôle du village d’Eynel Erus, situé à trois kilomètres à l’ouest de Tall Abyad.
«Ces dernières 24 heures, nous avons également appris que les Forces démocratiques syriennes (FDS) recherchaient une sorte d'accord avec les Syriens et les Russes pour contre-attaquer la Turquie dans le nord», a en outre fait savoir M.Esper à CBS.
Il n'a pas précisé en quoi pourrait consister cet accord.
Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé le 9 octobre le début de l’offensive Source de paix dans le nord-est de la Syrie. Selon M.Erdogan, l'opération menée contre le Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit en Turquie, et Daech* est destinée à sécuriser la frontière sud de la Turquie en créant une zone tampon. Le même jour, l’aviation turque a attaqué la ville syrienne de Ras al-Aïn et plusieurs autres localités frontalières. Damas a de nouveau condamné la politique d’occupation menée par Ankara dans le nord de la Syrie. Moscou a exhorté Ankara à éviter les actes qui empêcheraient le règlement du conflit syrien, lequel perdure depuis 2011.
* Organisation terroriste interdite en Russie