Le chef de la diplomatie turque à Sputnik: «Nous n’avons pas peur de nous retrouver isolés»

© Sputnik . Anton Denissov / Accéder à la base multimédiaAnkara
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Suite au lancement de l'opération Source de paix en Syrie, le président du parlement iranien, Ali Larijani, a refusé de participer à la 3e Conférence des présidents de parlement, à Istanbul, consacrée à la lutte contre le terrorisme et au renforcement de la coopération régionale. Sputnik a abordé cet incident avec le chef de la diplomatie turque.

Après le lancement d’une opération militaire turque dans le nord-est de la Syrie, le président du parlement iranien, Ali Larijani, a annulé sa participer à la 3e Conférence des présidents de parlement, à Istanbul, consacrée à la lutte contre le terrorisme et au renforcement de la coopération dans la région.

«Je ne voudrais pas commenter la décision du président du parlement d’un des pays. Il se peut qu’il ait eu des raisons pour cela. Nous sommes toutefois heureux de voir à cette conférence le président de la Douma [chambre basse du parlement russe, ndlr], Viatcheslav Volodine. La conférence sur la lutte contre le terrorisme est très importante, les parlements ne devant pas que légiférer, mais se livrer aussi à la diplomatie parlementaire», a déclaré en exclusivité à Sputnik le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, en marge de la 3e Conférence des présidents de parlement, à Istanbul.

Combattre le terrorisme, ennemi commun

À la question de savoir si la Turquie n’a pas peur de se retrouver isolée, la Russie, l’Iran, les pays européens et arabes ayant protesté contre l’opération d’Ankara en Syrie, M.Cavusoglu a répondu:

«Mais pourquoi la Turquie devrait-elle avoir peur de se retrouver isolée? Nous combattons le terrorisme qui est un ennemi commun.»

Et de rappeler que dans toutes les déclarations conjointes de la Turquie, de la Russie et de l’Iran, la nécessité de préserver l'intégrité territoriale de la Syrie était soulignée.

«Mais cette organisation terroriste [les Unités de protection du peuple (YPG), qualifiées de terroristes par Ankara, ndlr] suit un agenda séparatiste, cherchant à diviser le pays. Nous nous appliquerons également à le prévenir. Nous combattons le terrorisme en commun avec d’autres pays. […] Si certains pays appliquent le "deux poids, de mesures" à notre lutte contre le terrorisme, c’est leur problème à eux. Nous n’avons pas peur de nous retrouver isolés, car la vérité est de notre côté et notre objectif est de combattre le terrorisme», a souligné le ministre.

Interrogé sur la réponse d’Ankara à des sanctions promises par le Président états-unien, Mevlut Cavusoglu a indiqué que la Turquie y avait déjà répondu et que cette réponse avait été publiée sur le site de son ministère des Affaires étrangères.

L’offensive turque

La Turquie a lancé mercredi 9 octobre une offensive aérienne et terrestre contre les milices kurdes dans le nord-est de la Syrie, baptisée Source de paix. Selon le Président turc, l’opération a pour but de «créer une zone de sécurité qui permettra le retour des réfugiés syriens» que la Turquie a accueillis sur son territoire.

Manifestation en soutien aux Kurdes de Syrie - Sputnik Afrique
Des milliers de Kurdes manifestent à Paris contre l’offensive Source de paix - images

Selon Recep Tayyip Erdogan, l’objectif de l’opération est de conserver «l'intégrité territoriale de la Syrie» et de libérer «le peuple de la région des griffes des terroristes».

De son côté, la diplomatie syrienne a signalé que la Syrie «fera face à l'agression turque sous toutes ses formes à travers le pays, en utilisant tous les moyens légaux». Elle a souligné en outre que «la tâche de protéger le peuple syrien appartient à l'Armée arabe syrienne, à l'État syrien et à personne d'autre».

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