La protestation électorale est en forte hausse, indique l’étude de la Fondation pour l’innovation politique, Fondapol. L’objectif était de déterminer à quel point le vote protestataire aurait de l’influence sur les prochaines élections présidentielles françaises en 2022. La notion de «vote protestataire» a été définie selon trois points: le vote populiste, l’abstention et le vote blanc. Le sondage, publié mercredi 9 octobre, révèle notamment que 85% des Français ont déjà voté ainsi, et que 77% d’entre eux ont l’intention d’y avoir recours en 2022.
Plus précisément, au premier tour de l’élection, 43% pourraient voter Rassemblement National (RN) ou France insoumise (FI), considérés comme partis populistes. Le sondage a également cherché à déterminer le potentiel électoral maximum, qui est la somme de ceux qui sont «certains», ont «de fortes chances», et ceux pour qui il serait «possible» de voter pour tel candidat(e). Le potentiel électoral d’Emmanuel Macron est de 34%, celui de Marine Le Pen de 31%, suivis par les 20% en faveur de Jean-Luc Mélenchon.
Dans l’hypothèse d’un nouveau second tour entre Macron et Le Pen, 30% des Français voteraient pour l’actuel président, 23% pour la candidate RN, 20% ne savent pas. Il y aurait 27% d’abstentions ou de vote blanc.
Bien évidemment, l’impact du mouvement des Gilets jaunes sera conséquent sur les prochaines élections. Parmi ceux qui ont «une image positive des Gilets jaunes», soit 47% des Français, 59% pourraient voter pour le Rassemblement National ou La France Insoumise, chiffre qui monte à 65% si l’on prend en compte les autres partis de l’«option populiste» de l’étude, à savoir Debout la France!, Lutte ouvrière, et le Nouveau Parti anticapitaliste.
Autre statistique intéressante, «l’usure» des deux principaux leaders de partis populistes, à savoir Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Ainsi, 57% des électeurs qui ont voté Mélenchon en 2017 souhaiteraient que La France Insoumise présente un autre candidat en 2022. 42% de ceux qui ont voté Le Pen en 2017 ne souhaitent pas la voir se représenter aux prochaines élections.
Le sondage a été mené sur un échantillon de plus de 3.000 personnes représentatif de la population française.