Au cours d’une intervention dans l’hémicycle au sujet de la GPA et de la PMA, Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantiques et candidat aux élections européennes 2019, a déploré n'avoir eu que 3 minutes 40 pour s'exprimer en trois semaines de débat, et a remarqué n'avoir «jamais été aussi maltraité par un président de l'Assemblée nationale». Sputnik lui a demandé quel message il voulait faire passer lors de son intervention.
«Le message général, c’est qu’on est entré dans la troisième semaine d’un débat sociétal majeur et je n’ai pu m’exprimer que trois minutes quarante. Et encore, on me faisait rappeler à chaque fois que le temps de parole était restreint. […] Jamais je n’avais été aussi mal traité par aucun président [de l’Assemblée nationale, ndlr], et c’était mon troisième mandat», a insisté M.Lassalle.
"Seul le silence est grand, le reste n'est que faiblesse" A. de
— Jean Lassalle (@jeanlassalle) October 9, 2019
Vigny, avouez que je dois être très grand. Ne vous en faites pas, ce que
je dis aucun média ne le reprendra. L'#Assemblée est le lieu du peuple là où il s'exprime librement sans être conservateur, ni progressiste. pic.twitter.com/RD6eqElQUP
Et de rappeler qu’il n’avait pas voté pour le mariage pour tous.
«On n’allait pas laisser les hommes et les femmes dans une aussi grande inégalité! [...] Et ceux qui doutaient n’avaient qu’à écouter les dénégations, au moment du vote du mariage pour tous, des membres du gouvernement qui juraient leurs grands dieux que jamais, jamais, jamais il ne serait question ni de PMA ni de GPA. Seule la ministre de l’époque qui l’avait dit, une fois. J’allais voter ce texte. Et finalement, je n’ai pas voté pour le mariage pour tous. Et j’ai dit: "La GPA maintenant est incontournable. Ne tournez pas autour du pot. Arrêtons l’hypocrisie. On est des grandes personnes"», a détaillé le député.
Puis il s’est demandé pourquoi il n’y aurait que les femmes en couple qui pourraient avoir des enfants, et pas les hommes.
«On peut se poser légitimement cette question puisque le mariage pour tous, il est pour tous. Il est universel. […] Bon, aucun media ne reprendrait mes propos, mais qu’ils fassent gaffe […] qu’ils ne leur arrivent pas la même chose qu’à Madame Ernotte [présidente de France Télévisions, ndlr] qui allait avoir — je ne m’en réjouissais pas — des ennuis très prochainement», poursuit le député.
Pour lui, il n’y a que les bien-pensants qui peuvent passer à France Télévisions.
«C’est la télévision publique. Que BFM TV choisisse, après tout, la chaîne appartient à des financiers. Les financiers choisissent ceux qui les serviront le mieux et ce qu’il faut renvoyer de la face obscure de notre pays. Mais France Télévisions, c’est quand même un symbole dans ce pays. C’est payé par la redevance des téléspectateurs. Pourtant, France Télévisions ne m’a pas invité une seule fois depuis trois ans. Ni France 3, ni France Inter, ni France Culture, ni France ... ni la 2, ni la 3, ni rien», constate M.Lassalle.
D’après lui, si on ne tient pas exactement le même discours que le Président, si quelqu’un veut dire quelque chose d’autre, «on lui cherche des poux».
«Et pourtant, moi, je n’ai jamais été au Front national. On a voulu, ou plutôt l’AFP a tenté de dire que j’avais laissé mon temps de parole à Marine Le Pen, alors que j’ai été empêché par une réunion fixée de très longue date dans mon département. […] Tout cela, c’est indigne de notre pays. C’est zéro démocratie, c’est zéro égalité des chances. C’est zéro débat. Ce n’est pas étonnant puisqu’ils appartiennent tous au même propriétaire. Sur France Télé, c’est l’État. Et l’État... et celui qui a été placé à sa tête par les mêmes financiers. France Télévisions est totalement à sa dévotion. Et je frappe là-dessus. Pourquoi? Pas pour me faire plaisir. J’ai bien aimé les vingt ans au cours desquels j’ai été le bon client de pratiquement toutes les chaînes de radio ou de télé. Mais, je ne peux pas être hypocrite», résume l’élu des Pyrénées-Atlantiques.