Dans une déclaration à la presse sur l’affaire de la députée française Mathilde Panot ce lundi 7 octobre, Sabri Boukadoum, ministre algérien des Affaires étrangères, a estimé que ce qu’elle avait fait à Bejaïa était une «atteinte à la souveraineté nationale» algérienne.
«Il n’y a pas eu d’interpellation», a-t-il déclaré, rappelant qu’elle était venue en Algérie «avec un visa touristique et avait essayé de faire des choses qui n’ont rien à voir avec le tourisme».
«Si un parlementaire, un politique ou même un journaliste algérien participait à des manifestations à l’étranger, comment le pays hôte va-t-il le prendre?», s’est interrogé le diplomate, affirmant qu’«il s’agit d’une atteinte à la souveraineté nationale […]». «Elle est parlementaire en France et non pas en Algérie», a-t-il conclu.
Mathilde Panot et ses accompagnateurs ont été retenus pendant plusieurs heures par la police, alors qu’ils tentaient de se rendre à Béjaïa. Pour la députée, cet agissement n’était justifié par aucun motif.
Les mises en garde de l’armée algérienne
«J’ai souligné à maintes reprises qu’il y a des parties étrangères hostiles qui complotent contre l’Algérie et qui tentent de s’immiscer dans ses affaires internes avec une complicité flagrante de la bande [de l’ancien régime de Bouteflika, ndlr], à l’intérieur, et que nous mettons en garde de jouer avec le feu», a déclaré le chef d’état-major de l’ANP, affirmant que «ce sont des tentatives désespérées qui ont essentiellement pour but de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité de l’Algérie et de son peuple».
Le général Gaïd Salah a réitéré que ce qui se passait en Algérie était une affaire interne qui concernait les Algériens, et seulement les Algériens, affirmant qu’il tenait «à dire à ces outranciers de se soucier de leurs affaires et des problèmes de leurs pays». «L’Algérie saura comment triompher et sortir de sa crise, forte de son peuple, et sûre par son armée», a-t-il ajouté, précisant que l’ANP ne laissera pas «l’Algérie, […] en proie aux instigations et aux complots d’un petit groupe de personnes […] qui planifient de perturber la fête de l’élection présidentielle».