Les nouvelles négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine suscitent peu d'espoir, et la Réserve fédérale américaine (Fed) comme la Banque centrale européenne (BCE) ont baissé leurs taux directeurs: les investisseurs ont donc choisi d'accroître leurs placements dans ce métal précieux, écrit le journal Kommersant.
Les principaux facteurs qui déterminent l'attractivité de l'or pour les investissements est la dynamique des taux d'intérêt des principales économies du monde, ainsi que les attentes des acteurs du marché en termes d'inflation. En septembre, la BCE et la Fed ont annoncé un nouvel assouplissement de la politique monétaire. Le régulateur européen a diminué le taux de dépôt de -0,4% à -0,5%, et, à partir du 1er octobre, a commencé à racheter des actifs à hauteur de 20 milliards d'euros par mois. De son côté, le régulateur américain a réduit le taux directeur de 0,25 point, jusqu'à 1,75-2%. «Les taux d'intérêt réels aux États-Unis sont restés négatifs, ce qui a réduit les frais alternatifs des investisseurs dans l'or, sachant que les attentes d'inflation ont commencé à grandir», indique Anton Kravtchenko, chef adjoint du département des investissements chez Raiffeisen Capital.
Les investisseurs sont inquiets face aux perspectives des négociations commerciales et économiques américano-chinoises prévues les 10 et 11 octobre. D'après Maria Krasnikova, stratège de la Sberbank pour les opérations sur les marchés de marchandises et de matières premières, les acteurs du marché ne sont pas convaincus qu'un accord commercial sera signé ou que les taxes ne seront pas augmentées le 15 octobre. Persistent également des risques liés à la poursuite des protestations à Hong Kong, à l'éventuelle mise en œuvre du Brexit avant la fin du mois d'octobre, mais aussi à l'enquête dans le cadre de la procédure de destitution du président américain. «La croissance instable du PIB mondial et les relations commerciales extérieures tendues entre les États-Unis et la Chine poussent les investisseurs à acheter de l'or», note Carsten Menke, directeur d'études des problèmes des futures générations chez Julius Baer.
Dans les semaines à venir la demande d'or auprès des investisseurs pourrait encore grandir, pensent les analystes. «A l'issue du troisième trimestre pourrait se produire une récession technique en Allemagne, l'économie britannique pourrait être confrontée à des difficultés après le Brexit, et on assiste à un ralentissement de la croissance chinoise. Si les risques énumérés se réalisaient dans une plus grande mesure que les attentes des investisseurs, la demande en actifs sûrs, l'or y compris, augmenterait davantage», estime Maria Krasnikova. Selon Carsten Menke, prochainement les placements des fonds boursiers dans le métal précieux pourraient renouveler le record historique du 20 décembre 2012, à 2.570 tonnes.
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