Le 1er janvier 2020 disparaîtra la Miviludes — Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, annonce France Inter. L’information a été confirmée par Georges Fenech, président de la mission entre 2008 et 2012. «C’est une catastrophe. Cette décision est d’une conséquence terrible. Cette institution nous était enviée par le monde entier», a-t-il déploré au mirco de la radio. Son dernier président, Serge Blisko, a quitté ses fonctions en 2018 et n’a pas été remplacé depuis.
Toujours d’après France Inter, la Miviludes sera désormais rattachée au ministère de l’Intérieur. Elle était instituée auprès du Premier ministre depuis 2002 par décret présidentiel. Sa mission sera fusionnée avec le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR). «Certes les sectes se retrouvent dans le monde religieux, mais aussi dans la santé, l’éducation, la culture ou le monde sportif», a précisé Georges Fenech.
Plus une priorité du gouvernement
La Miviludes, actuellement composée de 15 personnes, dont sept conseillers spécialisés et des administratifs, sera réduite à trois ou quatre personnes, indique Le Point. Des fonctionnaires internes ont rapporté au magazine français que «l’étiquette interministérielle et le label Matignon étaient essentiels pour la structure, permettant de collecter des informations de tous horizons». Pour eux, cela signifie que la lutte contre les sectes n’est plus une priorité du gouvernement.
Créé en 1996 par le gouvernement Juppé, l’Observatoire interministériel sur les sectes est devenu en 2002 la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Ses missions sont de «mener une action d’observation et d’analyse du phénomène sectaire», «coordonner l’action préventive et répressive à l’encontre des dérives sectaires» et d’«informer le public sur les risques voire les dangers auxquels il est exposé et facilite la mise en œuvre d’actions d’aide aux victimes de dérives sectaires», peut-on lire sur son site internet.
En septembre, la Miviludes a révélé des essais cliniques «sauvages» sur des patients souffrant d’Alzheimer et de Parkinson, à qui on facturait des patchs censés traiter leur maladie pour 1.500 euros pièce.