Des milliers de litres de lait jetés par les agriculteurs après l’incendie de Lubrizol à Rouen

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De nombreux agriculteurs de Seine-Maritime sont préoccupés après que la préfecture a ordonné un gel de leurs productions et récoltes suite au passage au-dessus du département du nuage toxique qui s’est formé après l'incendie à l'usine Lubrizol, à Rouen, écrit Franceinfo.

À la suite du puissant incendie qui a touché le site classé Seveso de l’usine de Lubrizol, à Rouen, un grand nombre d’agriculteurs est obligé sur demande du préfet du département, Pierre-André Durand, de renoncer à la vente de son lait, miel et de ses œufs en raison des retombées de suie après le passage du nuage toxique provoqué par le sinistre.

Dark smoke from a large fire that broke out at the factory of Lubrizol spreads over the town, in Rouen. 26 september 2019 - Sputnik Afrique
À Rouen, nouvelle manif pour que vérité soit faite sur Lubrizol

La mesure restera en vigueur jusqu’à l’obtention «de garantie sanitaire sur la base de contrôle officiel», indique l’arrêté préfectoral. Face à cette restriction, les agriculteurs, et notamment les exploitants laitiers, déplorent le manque d’information et se sentent abandonnés, rapporte Franceinfo.

«Jusqu'à ce que les résultats d'analyse soient publiés, on ne sait quand, on est dans l'obligation de jeter notre lait et c'est moralement très dur», explique au média Stéphane Donckele, exploitant à Catenay (Seine-Maritime) et secrétaire général de la FNSEA 76.

Ainsi, Bruno Defromerie, qui possède 150 vaches laitières à La Ferté-Saint-Samson, à 40 kilomètres de Rouen, a dû jeter 14.000 litres de lait trait depuis l’incendie. Selon Laurence Sellos, présidente de la Chambre d'agriculture de Seine-Maritime, la restriction concerne près de 280 producteurs laitiers répartis sur 112 communes, ce qui représente «une moyenne de 450.000 litres de lait jetés chaque jour, soit un préjudice d'environ 200.000 euros par jour».

Pompiers (image d'illustration) - Sputnik Afrique
Un autre site classé Seveso touché par un incendie à Toulouse, quatre jours après Rouen

Bien que lundi soir le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a promis une indemnisation totale des agriculteurs, Mme Sellos estime que c’est «le responsable», Lubrizol, qui «doit être la personne morale qui paiera». En attendant, elle envisage de «demander des relais de trésorerie auprès de l'Etat, car il est hors de question que l'on nous laisse seuls face à cette difficulté».

Un gigantesque incendie

Un violent incendie a eu lieu dans la nuit du 25 au 26 septembre dans une usine chimique du groupe américain Lubrizol Corporation, classée Seveso II (soit «seuil haut») située au sud-ouest de Rouen. Selon un rapport de 2014 du commissaire enquêteur sur le plan de prévention des risques technologiques de l'usine Lubrizol, l’entreprise produit et stocke des produits phosphorés et organosulfurés destinés à être utilisés comme additifs pour lubrifiants. D’après les témoignages, une odeur désagréable persiste aux alentours du site.

Pourtant, le Premier ministre Édouard Philippe a reconnu dans la soirée du lundi 30 septembre à Rouen que les odeurs provoquées par l'incendie de l'usine étaient «gênantes», mais a assuré qu'elles n'étaient «pas nocives».

Une enquête pour déterminer l'origine de l'incendie, pour l'heure «inconnue», a été ouverte par le parquet de Rouen.

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