À Rouen, décalage entre le discours des autorités et celui des riverains

© SputnikRassemblement devant la préfecture de Rouen après l'incendie de l'usine Lubrizol
Rassemblement devant la préfecture de Rouen après l'incendie de l'usine Lubrizol - Sputnik Afrique
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Si l’épais nuage de fumée noire s’est dissipé à Rouen, ce n’est pas le cas des inquiétudes des riverains, et ce, malgré les discours rassurant des pouvoirs publics. Un jour après le début de l’incendie, Sputnik France a envoyé ses équipes sur le terrain pour faire toute la lumière sur la situation. Décryptage.

Si l’impressionnant incendie de l'usine Lubrizol à Rouen est éteint, la situation continue d’inquiéter les riverains ce vendredi soir. Nausée, vomissement, maux de tête… Les symptômes inquiétants s’accumulent et les Rouennais attendent des réponses de la part des pouvoirs publics.

Notre équipe s’est rendue sur place ce vendredi soir pour récupérer des témoignages et tenter de comprendre quels sont les recommandations des riverains. Le moins que l’on puisse dire est, qu’entre le discours des autorités visant à dédramatiser la situation et le constat des riverains, le décalage est pour le moins important.

Devant la préfecture de Rouen, de nombreux habitants se sont retrouvés pour demander des réponses aux autorités compétentes. Certains entendent même prendre des mesures avec d’autres riverains afin de mettre en cause les pouvoirs publics:

«Nous avons décidé avec plusieurs personnes de monter un collectif qui aura pour mission de déposer une plainte non seulement contre Lubrizol mais aussi contre les autorités compétentes pour le manque de sécurité qu’il y a eu, puisque la sonnerie d’alarme a sonné à partir de 7h45 et non 2h45, heure de départ de l’incendie. D’autre part, nous entendons lancer une procédure contre la préfecture car celle-ci n’a pas pris les mesures de sécurité qui étaient adéquates», explique l’instigateur du mouvement «collectif contre Lubrizol».

De son côté, le préfet indiquait vers les coups de midi qu’il ne fallait pas surdramatiser ce qui se passait et garder son calme:

«Au niveau médical, il y a des inquiétudes qui ne sont pas justifiées» a-t-il indiqué. Plus tôt dans la matinée, celui-ci expliquait que «nous pouvons vivre et travailler tout à fait normalement de difficulté sur la qualité de l'air.»

Selon cette même préfecture, l’épaisse fumée noire est due à des huiles de moteur et des additifs d’huile de moteur qui ont brûlé pendant une nuit avant que le feu soit maîtrisé le lendemain après-midi. En effet, l’usine en question, crée en 1954 sur les bords de Seine, «développe son activité de fabrication et de vente d'additifs pour lubrifiants» et les agents présents dans ces substances inquiètent les Rouennais.

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Rassemblement devant la préfecture de Rouen après l'incendie de l'usine Lubrizol

En ces 26 et 27 septembre, alors que la France regrettait la mort de Jacques Chirac, les habitants de Rouen s’inquiétaient sérieusement de ce nuage de fumée noir long de plusieurs kilomètres. Nombreux sont ceux qui ont partagé des tweets pour le moins alarmant. Florilège:

Même à 15km de Rouen l’air était irrespirable:

D’autres ont d’ailleurs décidé de s’en aller temporairement, par crainte des conséquences sur leur santé…

La couleur anormale de la pluie qui est tombée hier a largement participé à nourrir cette inquiétude. Si bien que certains ironisent…

24h plus tard, comme le montre nos images, les Rouennais ne sont toujours pas satisfaits des réponses apportées et l’inquiétude est toujours de mise parmi les riverains.

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