L'ancien Président de la République Jacques Chirac est mort jeudi matin à l'âge de 86 ans, a annoncé son gendre Frédéric Salat-Baroux à l'AFP.
«Le Président Jacques Chirac s'est éteint ce matin au milieu des siens. Paisiblement», a déclaré M. Salat-Baroux, époux de Claude Chirac.
L'Assemblée nationale et le Sénat ont aussitôt observé une minute de silence.
Celui qui n'apparaissait plus en public depuis plusieurs années fut Président de la République pendant douze ans (1995-2007), deux fois Premier ministre, trois fois maire de Paris, créateur, chef de parti et ministre.
Victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) en septembre 2005, Jacques Chirac était très affaibli depuis.
Chirac «fait désormais partie de l'Histoire»
Ce décès a provoqué une vague de réactions dans le monde politique.
«Jacques Chirac fait désormais partie de l'Histoire de France. Une France à son image: fougueuse, complexe, parfois traversée de contradictions, toujours animée d'une inlassable passion républicaine», a déclaré le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) dans un communiqué.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a été «touché et dévasté» par la mort de son «grand ami» et «un grand homme d'État», a déclaré la porte-parole en chef de la Commission.
«"Pas un instant, vous n'avez cessé d'habiter mon cœur et mon esprit. Pas une minute, je n'ai cessé d'agir pour servir cette France magnifique, cette France que j'aime autant que je vous aime". Merci Jacques Chirac», a tweeté Laurent Wauquiez.
« Pas un instant, vous n'avez cessé d'habiter mon coeur et mon esprit. Pas une minute, je n'ai cessé d'agir pour servir cette France magnifique, cette France que j'aime autant que je vous aime. » Jacques Chirac, mai 2007.
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) 26 septembre 2019
Merci.
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise a indiqué sur Twitter que «l'Histoire de France tournait une page». «Recevons la tristesse car elle a ses raisons. Il aimait la France mieux que d'autres depuis. Et pour cette part-là, nous lui sommes reconnaissants».
Pour sa part, Marine Le Pen a salué le Président qui a été «capable de s’opposer à la guerre en Irak».
Malgré toutes les divergences que l’on pouvait avoir avec Jacques Chirac, il aura été un grand amoureux de l’Outre-mer et le Président capable de s’opposer à la folie de la guerre en Irak, renouant avec la traditionnelle position d’équilibre et de diplomatie de la France. MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 26 septembre 2019
Le père de cette dernière, Jean-Marie Le Pen, rival de M.Chirac au second tour en 2002, juge dans un tweet que «mort, même l'ennemi a droit au respect».
François Bayrou a quant à lui noté son «attachement à l'unité des Français et aux valeurs républicaines».
«C'est une part de ma vie qui disparaît aujourd'hui», a affirmé Nicolas Sarkozy, en faisant part de sa «profonde tristesse».
«Il a incarné une France fidèle à ses valeurs universelles et à son rôle historique» et «il n'a jamais rien cédé sur notre indépendance, en même temps que sur son profond engagement européen», a ajouté dans un communiqué M. Sarkozy, en saluant «la stature imposante et la voix si particulière de Jacques Chirac» qui «ont accompagné la vie politique française pendant un demi-siècle».
L'ex-chef de l'État était l'un des grands fauves de la droite française dont la longévité, entre succès brillants et échecs cuisants, a démontré une exceptionnelle capacité de rebond.
«Notre maison brûle»
Ses mandats élyséens resteront marqués par son «non» à la deuxième guerre d'Irak, la fin de la conscription militaire, la reconnaissance de la responsabilité de l'État français dans les crimes nazis, le passage au quinquennat, le cri d'alarme («notre maison brûle») face à la dégradation de l'environnement, une première victoire importante sur l'absurde mortalité routière.
Ce soir, la Tour Eiffel éteindra ses lumières en hommage à l'homme politique.