Emmanuel Macron estime que «la France ne peut pas accueillir tout le monde si elle veut accueillir bien», souhaitant éviter les «débats simplistes» sur ce sujet, dans un entretien à Europe 1 enregistré depuis New York et diffusé mercredi 25 septembre.
«Je crois au vrai “en même temps” sur la politique migratoire aussi», dit le chef de l'État, qui assume le débat qu'il a lancé devant les parlementaires de la majorité le 16 septembre. Il plaide pour «être humains et efficaces» et «sortir de certaines postures dans lesquelles nous sommes enfermés», entre «bonne conscience» et «faux durs».
«Pour continuer à accueillir tout le monde dignement on ne doit pas être un pays trop attractif», ajoute-t-il, à quelques jours du débat sur l'immigration programmé à l'Assemblée nationale (30 septembre) et au Sénat (2 octobre).
Quant à l'aide médicale d'État (AME) aux immigrés, il souhaite «évaluer» son «panier de soins», s'interrogeant sur la possibilité d'«excès», tout en jugeant que la supprimer serait «ridicule».
Il reconnaît qu'il «n'a pas réussi à tenir» l'engagement pris à Orléans en juillet 2017 et qu'il y a eu une très forte augmentation du nombre de demandeurs d'asile, en raison d'une insuffisante coopération en Europe.
Il admet aussi un «échec» sur les reconduites à la frontière parce que «les procédures durent trop longtemps». «Au niveau européen, on doit travailler pour véritablement avoir des règles communes d'asile», insiste-t-il.
«On doit traiter et protéger tous ceux qui sont sur notre territoire pour eux-mêmes et pour nous, mais là aussi il faut le faire avec raison garder, bon sens, et analyser s'il n'y a pas des excès qui existent, et je crois qu'ils existent dans certaines catégories», poursuit-il.
«Et ensuite on doit reconduire beaucoup plus efficacement les personnes qui n'ont pas vocation à rester sur le territoire parce qu'elles y sont entrées illégalement».
«Si on arrive à faire ça, je peux vous dire qu'on serait un pays qui est à la hauteur de ses valeurs» et cela constituerait «une opportunité économique», conclut le Président de la République, qui ne veut pas d'un «pays dans lequel parfois on ajoute la misère à la misère».