La Corse a récemment été secouée par deux meurtres survenus les 12 et 17 septembre. Un jeune militant nationaliste et un entrepreneur dans le bâtiment auraient été victimes de la mafia locale. Cependant, l’État préfère esquiver ce problème de même que d’autres difficultés importantes: des institutions défaillantes, un manque de moyens, des enquêtes inachevées, etc., indique Antoine Albertini, correspondant du Monde sur l’Île de Beauté.
Après que le Front de libération nationale corse (FLNC) a déposé les armes, l’État a cessé de s’intéresser à l’île, tentant d’y concrétiser ses idées en vain, alors qu’il aurait fallu régler des problèmes plus urgents, tels que la gestion des déchets qui empoisonne l’atmosphère depuis des années.
En outre, la situation économique de la Corse n’est pas souriante car «un habitant sur cinq vit dans un foyer dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté, tandis que les écarts de revenus entre les plus aisés et les plus démunis atteignent des niveaux record», indique Antoine Albertini.
Tout cela ne suscite pas seulement une préoccupation désormais unanimement partagée, mais aussi la crainte d’une défiance à l’égard d’un État considéré comme impuissant. La Corse est une île qui a déjà connu la violence et ces assassinats récents peuvent être un signe avant-coureur de la résurrection de vieux démons.