La récente diffusion d'une affiche de campagne de la FCPE défendant le droit pour les femmes voilées de faire des sorties scolaires est une «erreur», a jugé mardi Jean-Michel Blanquer, s'attirant en retour les critiques de la première fédération de parents d'élèves, rapporte l’AFP.
La FCPE a diffusé en interne une affiche de campagne pour les élections des représentants de parents d'élèves, défendant le droit pour les mères d'élèves musulmanes voilées à accompagner leurs enfants aux sorties scolaires, rappelle l’agence de presse.
Une affiche de la FCPE avec une maman voilée fait polémique dans l'Education nationale https://t.co/FBgjFjoRD8
— Majid (@majid_mourinho) September 24, 2019
«Oui, je vais en sortie scolaire, et alors?», affirme cette affiche, postée sur les réseaux sociaux. «La laïcité c'est accueillir à l'école tous les parents sans exception», lit-on en sous-titre, à côté d'une photo montrant une femme voilée et une fillette.
Interrogé à ce sujet sur RMC-BFM TV, le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, a jugé «regrettable» cette campagne.
«Il faut avoir le sens de l'histoire, cette fédération de parents d'élèves a été fondée sur la laïcité donc c'est extrêmement paradoxal, je pense que c'est une erreur de leur part, j'espère qu'ils vont la corriger», a-t-il déclaré.
Le ministre a ensuite enfoncé le clou: «c'est un tout petit peu inquiétant; il y a des élections de parents d'élèves dans quelques semaines, le fait qu'on ait maintenant des organisations qui essayent de flatter le communautarisme pour avoir des voix n'est pas une bonne chose».
«Atteinte aux résultats électoraux»
Une réaction jugée «scandaleuse» par Rodrigo Arenas, coprésident de la FCPE, interrogé par l'AFP.
«Cette affiche a été envoyée en interne à toutes nos sections départementales, elle faisait partie d'un lot dans le cadre du matériel électoral en vue des élections», a-t-il expliqué.
Aux sections de choisir ensuite les affiches à diffuser «en fonction des réalités de terrain». «Sortie de son contexte, cette affiche a été instrumentalisée par des réseaux d'extrême droite et Laurent Bouvet, fondateur du Printemps républicain et membre du conseil des sages de la laïcité, institué par M.Blanquer», s'est insurgé Rodrigo Arenas, cité par l’agence.
La fédération est depuis «cyberharcelée» et «par sa réaction, M.Blanquer porte atteinte aux résultats électoraux», a dénoncé M.Arenas.