«Il se peut que la Turquie n’achète plus jamais d’avions américains», selon un analyste turc

© Sputnik . Anton Denissov / Accéder à la base multimédiaAnkara
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Alors que les États-Unis refusent de livrer à la Turquie les chasseurs furtifs F-35 qu’elle a déjà payés et qui lui appartiennent par conséquent de droit, les négociations entre Moscou et Ankara en matière de coopération aéronautique se concrétisent de plus en plus. Sputnik s’en est entretenu avec deux spécialistes turcs.

Les États-Unis refusent toujours de fournir à la Turquie des chasseurs F-35, bien qu’elle les ait payés. On sait que cette position de Washington est liée à l’achat par Ankara de systèmes de missiles russes S-400, a indiqué à Sputnik Mesut Hakki Casin, professeur de droit à l'université Yeditepe et membre du Conseil pour la sécurité et la politique étrangère auprès de l’administration du Président turc.

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«Cela est contraire au droit international, car dans le premier cas, il s’agit de systèmes de missiles sol-air et dans l’autre, d’un avion de combat. Qui plus est, la Turquie figure juridiquement parmi les producteurs du F-35», a-t-il déclaré.

Et de rappeler qu’au cours de sa récente visite en Russie le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait réservé une attention particulière à deux questions majeures, celle de l’achat à la Russie de Su-35 et celle de projets de production conjointe de chasseurs russes de cinquième génération Su-57.

«Ces questions sont actuellement étudiées par les spécialistes des forces armées turques […] Si les États-Unis s’obstinent à refuser les chasseurs [F-35, ndlr] à la Turquie, celle-ci prendra une décision définitive sur l’achat de Su-35 et la production conjointe de Su-57. Qui plus est, dans ce cas, il se peut que la Turquie n’achète plus jamais d’avions américains», a résumé l’expert.

L’exclusion du programme F-35 serait une chance pour  la Turquie

Selon un autre interviewé, l’économiste Sevket Apuhan, l’exclusion de la Turquie du programme F-35 est en réalité «un grand bien pour le pays, car tout dollar tiré par les États-Unis de la vente du matériel de guerre finance les fournitures d’armements lourds au Parti des travailleurs du Kurdistan [le PKK est qualifié d’organisation terroriste par Ankara, ndlr]».

«La déclaration de M.le Président lors de sa visite en Russie sur une éventuelle acquisition d’avions militaires russes pourrait être évaluée en tant que message adressé aux États-Unis et à l’ensemble de la communauté internationale. La coopération avec la Russie contribuera au renforcement des positions de la Turquie dans ce domaine, tout en la rendant indépendante des États-Unis qui soutiennent les formations hostiles à la Turquie à ses frontières sud», a conclu l’expert.

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En 2017, la Turquie a signé avec la Russie un contrat estimé à plus de 2 milliards d’euros sur la livraison de quatre batteries de S-400. Les États-Unis ont insisté pour qu’Ankara renonce à cet achat au profit des Patriot, affirmant que le système d’armement russe était incompatible avec les normes de sécurité de l’Otan et pourrait éventuellement compromettre les opérations des F-35 de cinquième génération.

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En juillet dernier, Washington avait annoncé qu’il ne fournirait pas de chasseurs furtifs F-35 à la Turquie.

Fin août, le Président turc a déclaré que des négociations étaient en cours entre son gouvernement et Moscou en vue d’une éventuelle acquisition de chasseurs russes Sukhoi Su-57.

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