Dans le cadre du déploiement de renforts américains dans le Golfe après les attaques contre Aramco, prétendument effectuées avec la participation de l’Iran, les États-Unis ont envoyé le destroyer de classe Arleigh Burke USS Nitze au large de la côte nord-est saoudienne, selon CBS News.
Armé de missiles de croisière sol-air Tomahawk, le bâtiment de guerre américain doit «boucher les trous» dans la défense aérienne de l’Arabie saoudite, selon des médias américains. Les États-Unis affirment que c’est précisément par l’espace aérien au-dessus des régions du nord-est de l’Arabie saoudite que les installations pétrolières du royaume ont été attaquées le 14 septembre.
Le destroyer Nitze peut transporter jusqu’à 74 missiles antibalistiques SM-3 d’une portée de 500 kilomètres. Les missiles de croisière Tomahawk, quant à eux, peuvent atteindre des cibles à une distance de 1.600 kilomètres.
Une précédente intervention de l’USS Nitze
L’USS Nitze est notamment connu pour une frappe «d’autodéfense» contre le Yémen. Dans un rare acte d'implication directe de l’armée américaine dans la guerre au Yémen menée par l'Arabie saoudite, l’USS Nitze a mené en 2016 une série d'attaques censées viser des «sites radar» - au nom de la protection de la «liberté de navigation». Washington a à l’époque accusé les rebelles houthis soutenus par l’Iran d’avoir lancé plusieurs missiles contre ce navire de guerre américain, sans faire de victimes ni de dommages. Comme l’a déclaré le Pentagone par la suite, toutes les cibles de l’attaque «d’autodéfense» étaient situées «dans des zones isolées, où il y avait peu de risque de faire des victimes civiles ou des dommages collatéraux».
Les États-Unis renforcent leur présence dans le Golfe
Auparavant, le secrétaire américain à la Défense Mark Esper avait signalé l’envoi de renforts américains dans la région du Golfe à la demande de Riyad et d’Abou Dabi suite aux attaques ayant visé deux installations pétrolières saoudiennes dont la responsabilité est imputée à l’Iran par ces trois pays.
Au mois de mai, sur fond des tensions qui persistaient déjà entre Téhéran et Washington, ce dernier avait envoyé dans le Golfe d’autres munitions, dont des navires de guerre amphibies et une batterie de missiles Patriot, ainsi qu’un contingent de 1.500 militaires, la présence des armements américains ayant été justifiée par des menaces d'attaques «imminentes» attribuées à l'Iran.
Attaques contre Saudi Aramco
Le 14 septembre, deux installations stratégiques de la compagnie pétrolière Aramco ont été attaquées par au moins 18 drones et sept missiles de croisière, les frappes ayant été revendiquées par les rebelles yéménites houthis. L’Arabie saoudite ainsi que les États-Unis et les Émirats arabes unis accusent l’Iran, qui soutient le mouvement houthi, d’avoir orchestré l’opération. Téhéran dément toute implication. Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a mis les États-Unis et l’Arabie saoudite en garde contre toute attaque visant son pays qui serait selon lui susceptible de déclencher une «guerre totale».