Au moins dix banques européennes ont annoncé depuis le début de l'année la suppression de plus de 44.000 postes, confirmant la passe très difficile que traverse un secteur confronté à des taux d'intérêt bas ainsi qu’à des tensions politico-commerciales.
Dans certains établissements, de futures embauches compenseront ces coupes, explique l'AFP. Dernières annonces en date, celles vendredi de Société Générale et de Commerzbank.
En France et en Belgique
Le groupe français était l'un des premiers en 2015 à annoncer la refonte de son réseau de détail en France, face à la baisse de fréquentation des agences et au virage du numérique. Entre 2016 et 2020, Société Générale, qui emploie plus de 147.000 personnes, a programmé la suppression de 3.450 postes.
Fin août, la première banque française, BNP Paribas, a confirmé envisager de se séparer d'environ 20% des effectifs de sa filiale de conservation de titres en France, soit une réduction de 446 à 546 postes d'ici à 2021. En mars, BNP Paribas Fortis, sa filiale belge, avait confirmé réduire de 40% son nombre d'agences et supprimer quelque 2.200 emplois d'ici trois ans.
Le bancassureur belge KBC compte supprimer 1.400 emplois en Belgique d'ici à 2022 afin d'améliorer son «efficacité opérationnelle».
En Allemagne
En crise depuis plusieurs années, la deuxième banque allemande, Commerzbank, a annoncé vendredi la suppression de 4.300 emplois dans le monde et de 200 agences. Parallèlement, elle compte créer 2.000 emplois. En 2016, elle annonçait déjà un plan de réduction de 9.600 postes à l'horizon 2020 qui a déjà été bouclé.
Commerzbank, dont l'État allemand est actionnaire à hauteur de quelque 15%, entend également se séparer de sa lucrative filiale polonaise mBank. Cela pour financer sa transition vers le numérique et le recentrage de ses activités en Allemagne dans la banque de détail et auprès des petites entreprises.
Deutsche Bank, la première banque allemande, a annoncé début juillet le plus grand plan de restructuration de son histoire avec la suppression de 18.000 emplois d'ici à 2022. L'an dernier, le nombre avait déjà atteint les 6.000 postes.
Jamais remise de la crise financière de 2008, elle compte désormais se concentrer sur l'Europe et l'Allemagne dans la banque de détail et des entreprises, dans ce plan considéré comme celui de la dernière chance.
La banque régionale allemande HSH Nordbank compte quant à elle supprimer 700 emplois sur un total de 1.700, une mesure intervenant peu de temps après son rachat par des investisseurs privés.
Au Royaume-Uni
Le géant bancaire britannique HSBC a annoncé début août le départ surprise de son patron John Flint, moins de deux ans après son arrivée, et la suppression de 4.000 emplois.
HSBC, établie à Londres mais active à travers le monde et surtout en Asie, est très vulnérable dans la guerre commerciale que se livrent la Chine et les États-Unis. Autre défi de taille: le Brexit, et le caractère «hautement incertain» de la nature et de l'impact de la sortie de l'UE.
En Espagne
La banque espagnole Santander a annoncé en juin la suppression de 10% de ses effectifs en Espagne, soit 3.200 emplois. Cette restructuration est la conséquence de l'absorption en 2017 de sa rivale Banco Popular.
La troisième banque espagnole, CaixaBank, a négocié avec les syndicats un plan de départs volontaires prévoyant la suppression de plus de 2.000 postes d'ici à la fin 2020.