«Back-To-School Essentials»: littéralement, «Les essentiels de la rentrée», le titre de cette vidéo se révèle être pourtant trompeur. Cette vidéo-choc présente des adolescents d’une école américaine montrant fièrement leurs nouveaux accessoires pour cette rentrée. Des accessoires qui vont jouer un rôle dans ce qui suit. Petit à petit, on devine l’horreur, une fusillade de masse. Un garçon qui décrit ses chaussures se met à courir dans les couloirs du lycée, un autre, fière du skateboard offert par ses parents, brise une fenêtre avec pour s’échapper. Une jeune fille fait un garrot à une camarade en sang avec l’une de ses nouvelles chaussettes. La vidéo se termine avec une jeune fille en pleur se cachant dans les toilettes. Grâce à son nouveau téléphone, elle envoie ce qui est probablement un dernier message à sa mère, une porte qui s’ouvre, des bruits de pas…
Cette campagne de prévention a été lancée par Sandy Hook Promise, une association d’aide aux victimes créée suite à la tuerie de l’école primaire Sandy Hook de décembre 2012, durant laquelle un homme avait ouvert le feu, tuant 26 personnes, dont 20 enfants. Elle est loin d’être un cas isolé. Selon les chiffres du FBI, les fusillades en milieu scolaire sont en hausse depuis les années 2000 et ce sont celles qui font le plus de morts, une fois cumulées.
On se souvient de celles du lycée de Columbine (13 morts en 1998), de l’Université de Virginia Tech (32 morts en 2007), quatre ans plus tard, une nouvelle fusillade au même endroit fera trois victimes en 2011. L’Université de Northern Illinois (5 morts en 2008), l’Université d’Oikos (7 morts en 2012), l’école de Sandy Hook (26 morts en 2012), le lycée de Parkland (17 morts en 2018), le lycée de Santa Fe (10 morts en 2018). Souvent l’œuvre d’un déséquilibré, parfois ancien élève de l’établissement, ces massacres sont totalement gratuits, dénués de tout motif politique ou crapuleux. Dans la majorité des cas, les auteurs se suicident après avoir perpétré le pire.
Dispositifs de prévention inefficaces?
Depuis, des mesures ont été prises pour éviter ces drames. Les entrées de certains établissements scolaires sont dotées de portiques de sécurité, comme dans les aéroports, d’autres sont surveillés par des agents de police. La création de formations de professeurs et d’élèves pour réagir face à une telle situation, le lancement d’alerte via SMS, autant de mesures qui n’ont pas permis de stopper les tueries, au mieux d’en freiner certaines. Pourtant beaucoup d’Américains s’indignent de la réaction de Donald Trump après la tuerie de Parkland, quand il avait déclaré:
....immediately fire back if a savage sicko came to a school with bad intentions. Highly trained teachers would also serve as a deterrent to the cowards that do this. Far more assets at much less cost than guards. A “gun free” school is a magnet for bad people. ATTACKS WOULD END!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) February 22, 2018
«Immédiatement risposter si un malade mental venait dans une école avec de mauvaises intentions. Des enseignants entrainés auraient eu un effet dissuasif sur ces lâches.Plus d'atouts à un coût moindre que celui des gardes. Une école "sans armes" est un aimant pour les mauvaises personnes. CES ATTAQUES AURAIENT PRIS FIN!»
S’il avait oublié l’agent de police présent au lycée, qui n’a pu empêcher le carnage, il est vrai que dans de rares cas de tueries de masse, leurs auteurs ont été stoppés par des civils armés. Comme à chaque drame de ce type, le débat sur le contrôle de l’accès aux armes est relancé, sans résultat. Les Américains y voient une grave atteinte à leur liberté individuelle, le port d’arme étant inscrit dans le Second Amendement de la Constitution. Le lobby des armes à feu,la National Rifle Association (NRA), défend avec ardeur le droit de posséder et de porter des armes depuis 1871. La NRA revendiquait plus de six millions de membres en 2018, malgré les critiques dont elle fait l’objet après chaque fusillade.