Premier cas de polio aux Philippines depuis 19 ans

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Dans le sud des Philippines, les autorités de santé ont annoncé avoir découvert un cas de poliomyélite, ce qui n’était pas arrivé depuis 19 ans. Une maladie qui est due à la faible couverture vaccinale, conséquence d’une polémique à propos d’un vaccin contre la dengue.

Jeudi 19 septembre, les autorités de Santé des Philippines ont annoncé avoir détecté un cas de poliomyélite sur une petite fille de trois ans, vivant dans le sud du pays. Une première depuis 2001. Francesco Duque, ministre de la Santé a déclaré à l’AFP:

«C’est notre premier cas de polio, quelle que soit la catégorie, depuis 2001».

La non-vaccination mise en cause

Depuis janvier 2019, les Philippines font face à une faible couverture vaccinale provoquant des épidémies de rougeole et de dengue, certains parents ne vaccinant plus leurs enfants. En cause? La méfiance accrue depuis la polémique autour du Dengvaxia, le premier vaccin contre la dengue au niveau mondial. Les Philippins avaient été les premiers à le tester en 2016, mais un an plus tard le producteur du vaccin, le français Sanofi, a avoué que le vaccin aggravait les symptômes chez les personnes non infectées. Le vaccin avait alors été interdit et le programme de vaccination censé toucher une centaine de milliers d’écoliers avait été stoppé. Et si la couverture vaccinale est en baisse, cela augmente d’autant les chances de contamination par le virus.

«Lorsque la couverture vaccinale est très faible, le virus issu d’une souche vaccinale peut être transmis de personne à personne», a expliqué Rabindra Abeyasinghe, représentant de l’OMS aux Philippines.

En 1988, la 41e Assemblée mondiale de la Santé s’est engagée dans l’éradication de la maladie, qui a diminué de 99%, notamment grâce au vaccin antipoliomyélitique. En 2018, seulement 33 cas avaient été localisés, contre 350.000 en 1988. La poliomyélite est une maladie qui touche principalement les enfants de moins de cinq ans. Très contagieuse, elle peut entraîner une paralysie irréversible dans 1 cas sur 200, comme le précise l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). La maladie se propage par la voie fécale orale ou encore par le biais d’eau ou d’aliments contaminés. Outre la petite fille, le virus a été détecté dans les eaux usées de Manille et dans des voies navigables à Davao.

L’OMS se dit donc très préoccupée par ce nouveau cas:

«D’autres personnes peuvent avoir été exposées au virus et il peut y avoir potentiellement d’autres cas», a déclaré à la presse M. Abeyasinghe.

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