Le vice-président d’Anticor, association militante contre la corruption, Éric Alt, fait l’objet d’une convocation par la direction des services judiciaires dans le cadre d’une enquête administrative ouverte pour deux affaires, dont l’affaire Ferrand, affirme Le Monde.
Deux positions à la fois
Premièrement, il s’agit de l’affaire des Mutuelles de Bretagne, dans laquelle le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand est mis en examen pour prise illégale d’intérêt. Il est reproché à Éric Alt d’avoir constitué la partie civile début 2018 en tant que vice-président d’Anticor alors qu’il était également magistrat au tribunal de grande instance de Paris.
Autrement dit, le vice-président d’Anticor s’est présenté à la fois en tant que collègue du juge Renaud Van Ruymbeke qui examinait l’affaire Ferrand et en tant que plaignant.
Une affaire de fraude en Corse
La seconde affaire qui a engendré l’ouverture de l’enquête administrative contre Éric Alt est sa prise de position publique dans une affaire de fraude aux primes agricoles en Corse. Interrogé par France 3 Corse ViaStella le 16 février, il a déclaré que «le procureur s’affiche aux côtés de la préfète», critiquant les propos de la préfète régionale de l’île Josiane Chevalier qui avait regretté qu’Anticor ait saisi le parquet national financier (PNF) plutôt que le parquet de Corse.
Le vice-président de l’association a également ajouté que dès lors, «son apparence d’impartialité [du procureur, ndlr] pour conduire une enquête […] est quelque peu gaspillée».
L’affaire Ferrand
À la suite des révélations du Canard enchaîné sur l’activité de M.Ferrand lorsqu’il était à la tête des Mutuelles de Bretagne, ce dernier avait été contraint de démissionner du gouvernement en juin 2017. Selon les informations de l’hebdomadaire, Richard Ferrand a favorisé l’appartement détenu par la société de sa compagne pour accueillir les bureaux des Mutuelles. Le logement concerné aurait été acheté quelques mois avant l’édition de l’appel d’offres avec le concours de M.Ferrand lui-même.