Ministère américain de l'Agriculture: l'embargo russe a réduit les exportations des fruits de l'UE

© Sputnik . Fillip Klimashevsky / Accéder à la base multimédiaAction en Pologne contre les conséquences de l'embargo russe
Action en Pologne contre les conséquences de l'embargo russe - Sputnik Afrique
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Le ministère américain de l'Agriculture a expliqué comment les contremesures russes avaient affecté les exportations des fruits à noyau en provenance de l'UE.

Le rapport des spécialistes préparé pour le ministère indique que l'embargo décrété par Moscou en réponse aux sanctions de l'Occident a entraîné des pertes à hauteur de 170 millions de dollars sur la vente de pêches et de nectarines, et de 41 millions de dollars – de cerises et de merises.

La chaîne RT a pris connaissance de ce document. D'après les analystes, la Pologne a subi d'importantes pertes parce que la Russie était son principal marché d'écoulement avant l'adoption de sanctions. Selon les experts russes, l'économie européenne a été significativement touchée par les sanctions, alors qu'en Russie elles ont servi d'impulsion pour le développement de la production agricole nationale. Après quoi, la Russie a considérablement réduit les importations en devenant même le premier fournisseur de certains produits agricoles à l'étranger, soulignent les analystes.

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Les exportations des fruits à noyau de l'UE continuent de se réduire sur fond d'embargo russe, qui a été décrété par Moscou en réponse aux sanctions de 2014. C'est ce qu'indique le rapport des spécialistes européens préparé par le département de l'agriculture des pays étrangers du ministère américain de l'Agriculture.

Selon ce rapport, l'UE est un exportateur net de pêches et de nectarines, ce qui signifie que les exportations de ces fruits dépassent largement les importations. Cependant, l'année fiscale 2018-2019, les fournitures étrangères de pêches et de nectarines ont diminué de 38% - jusqu'à environ 155 millions de tonnes. Au final, les revenus des exportations s'élèvent à 141 millions de dollars, alors que les principaux acheteurs des fruits européens sont la Biélorussie, la Suisse et l'Ukraine. Sachant que les analystes s'attendent à ce que l'an prochain les exportations augmenteront partiellement en prévision de récoltes plus importantes.

La réduction des importations en période fiscale a été influencée par la réduction des fournitures intérieures, ainsi que les contremesures russes. Ces dernières ont entraîné notamment des pertes à hauteur de 170 millions de dollars, expliquent les auteurs.

«Suite à l'embargo russe sur les produits agricoles et alimentaires décrété en 2014, les exportations de pêches et de nectarines de l'UE en Russie restent insignifiantes avec des pertes de 170 millions de dollars», indique le document.

Rappelons que la Russie a été contrainte d'interdire les importations de certains produits agricoles en provenance des Etats-Unis, de l'UE, du Canada, d'Australie et de la Norvège en août 2014 pour réagir aux sanctions occidentales. Les restrictions ont frappé les fruits, les légumes, le saucisson, la viande, les fruits de mer, le poisson, ainsi que les fromages et d'autres produits laitiers. Selon le président russe Vladimir Poutine, Moscou lèvera l'embargo quand les Etats occidentaux annuleront leurs restrictions.

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Pendant cinq ans les pays de l'UE et les Etats-Unis ont prolongé plusieurs fois les sanctions antirusses. Et Moscou faisait de même. En juin, l'interdiction des importations alimentaires a été prolongée jusqu'à fin 2020.

A noter que la Russie subit elle-même des pertes à cause des sanctions occidentales, mais c'est incomparable avec les pertes des pays étrangers.

«Regardez, selon les informations des experts, suite à toutes ces restrictions la Russie a perdu depuis 2014 près de 50 milliards de dollars, alors que l'UE a perdu 240 milliards de dollars, les Etats-Unis – 17 milliards de dollars (les échanges bilatéraux ne sont pas élevés), le Japon – 27 milliards de dollars. Cela se reflète également sur les emplois dans ces pays, notamment dans les pays de l'UE: ils perdent notre marché», a déclaré le chef de l'Etat russe.

Les contremesures russes ont impacté également les exportations européennes de cerises et de merises, indique le rapport pour le ministère américain de l'Agriculture. Les spécialistes notent qu'en quatre ans l'UE a perdu 41 millions de dollars.

«Les exportations de cerises et de merises de l'UE étaient envoyées avant tout en Biélorussie, en Suisse et en Serbie, alors que leur niveau en Russie était insignifiant à cause de l'embargo russe, dont les pertes en quatre ans s'élèvent à 41 millions de dollars», écrivent les analystes.

Malgré ces pertes, les exportations totales de cerises de l'UE cette année ont augmenté de 14% et sont estimées à 20 millions de dollars. Mais contrairement aux pêches et aux nectarines, l'année fiscale 2019-2020 est prévue une réduction des récoltes de ces baies.

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La Pologne fait partie des principaux producteurs de cerises en UE. D'après les analystes, c'est ce pays qui a été le plus touché par l'embargo russe. Après son adoption, les fournisseurs polonais ont réorienté leurs ventes vers la Biélorussie, la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie.

«La Pologne cherche d'autres marchés d'exportation depuis que la Russie a décrété l'embargo en 2014. Avant cela, la Russie était le principal marché d'exportation de cerises et de merises de Pologne, elle représentait 60% du total des exportations de ces baies», notent les spécialistes européens.

Pour certains pays européens il est plus difficile de lutter contre les conséquences de l'embargo, a déclaré à RT Andreï Souzdaltsev, doyen de la faculté d'économie mondiale et de politique mondiale du Haut collège d'économie.

«Les cerises et les pommes en Pologne représentent une immense industrie qui nécessite d'être écoulée. De telles perturbations comme les sanctions et les contremesures ont infligé un préjudice colossal à la production des fruits à l'exportation, les fermiers ont subi d'importantes pertes. Dans l'ensemble, l'Europe survivra à ces pertes, mais certains pays sont en difficulté», a précisé l'expert.

Le choix au profit du producteur national

Pendant ce temps, le marché russe s'adapte avec succès aux nouvelles réalités. Grâce aux contremesures le processus de substitution des importations se déroule dans le pays, l'agriculture se développe, a expliqué Andreï Souzdaltsev. De nombreux habitants ont obtenu des emplois et se font de l'argent. De plus, selon lui, l'humeur du consommateur russe a changé depuis 2014, ce qui a également contribué à la hausse de la production nationale.

«Nous avons commencé à choisir davantage nos produits. Les Russes ont assez mangé de produits occidentaux, ils en sont fatigués. Cela a ouvert le marché russe, nos producteurs se sont renforcés. Comme l'a dit le premier ministre russe Dmitri Medvedev, cette année la Russie a obtenu la sécurité alimentaire», a souligné l'expert.

En cinq ans, le marché russe s'est réorganisé avec succès. Par exemple, les pêches sont cultivées dans le Kouban, en Crimée, ainsi qu'achetées en Azerbaïdjan, poursuit l'expert.

«Les Russes n'attendaient pas l'annulation des sanctions. Le marché se développait au profit aussi bien du consommateur que du producteur russe. De nombreux produits sont cultivés ici désormais ou sont importés des républiques dans l'espace postsoviétique», a indiqué Vladimir Olentchenko du Centre d'études européennes de l'Institut d'économie mondiale et des relations internationales (IMEMO) affilié à l'Académie des sciences de Russie.

Selon les informations de l'agence russe des statistiques Rosstat, en 2013 (avant l'embargo) le secteur agricole russe produisait pour 3.460 milliards de roubles, et en 2018 cet indicateur a augmenté jusqu'à 5.120 milliards de roubles. En même temps, les importations de produits agricoles ont significativement fléchi. Le Service fédéral des douanes a calculé que jusqu'en 2013 les importations des marchandises en Russie s'élevaient à 43,23 milliards de dollars, contre environ 29 milliards de dollars l'an dernier.

De plus, les agriculteurs russes ont réussi à accroître les exportations et à sortir sur les marchés extérieurs avec plusieurs produits agricoles. En particulier, la Russie a repris la tête dans la fourniture des céréales.

L'Europe proteste

Ce n'est pas la première fois que le ministère américain de l'Agriculture pointe la réduction des exportations de fruits à noyau européens à cause des contremesures russes. Il avait déjà annoncé qu'en 2016-2017 l'UE avait perdu près de 212 millions de dollars. Avec un préjudice majeur pour les producteurs hongrois et polonais.

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Par ailleurs, de nombreux agriculteurs européens se sont opposés à la politique de Bruxelles et de leurs gouvernements nationaux. Par exemple, en Pologne les fermiers exigeaient des autorités des réparations pour les pertes subies. L'an dernier, lors des manifestations ils ont bloqué la plus grande autoroute du pays, et en 2015 ils s'étaient réunis à Varsovie en tracteurs en causant de sérieux problèmes de circulation.

Les pertes de l'UE suite à l'embargo alimentaire ont été également reconnues à l'Onu. En mars, le rapporteur spécial sur les effets négatifs des mesures coercitives unilatérales sur l’exercice des droits de l’homme Idriss Jazairy a déclaré que les sanctions antirusses nuisaient davantage aux compagnies européennes qu'à la Russie.

«Du point de vue de l'Union européenne, il est extrêmement étrange de décréter des sanctions qui nuisent davantage aux compagnies européennes qu'aux russes», a déclaré le représentant de l'Onu.

Des voix s'opposant aux sanctions antirusses se font également entendre au Parlement européen. Comme l'avait noté plus tôt la députée française Nadine Morano, les mesures prises n'ont eu aucun impact politique, tandis que les contremesures de Moscou ont causé un tort réel aux producteurs européens. C'est également l'avis de certains représentants du gouvernement allemand.

«Nous ne sommes pas très affectés par les sanctions de l'UE contre la Russie. Mais les sanctions de Moscou contre l'Allemagne nous infligent un préjudice majeur, notamment dans l'agriculture», a déclaré le politique allemand Mike Mohring.

Les restrictions antirusses impactent sérieusement l'économie de l'UE, estime le politique Vladimir Olentchenko, mas les problèmes éprouvés aujourd'hui par les producteurs européens existaient déjà en partie. On y fermait simplement les yeux ou les pertes étaient compensées par d'autres ressources de l'économie européenne.

«L'économie européenne ralentit ces dernières années et l'on cherche un moyen pour améliorer les indicateurs. A cet égard, l'UE se rappelle que ses produits pourraient être vendus en Russie, mais les sanctions empêchent les relations russo-européennes. C'est pourquoi sont rapportés des chiffres sur le préjudice subi», a conclu l'expert.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit en français.

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