Vladimir Poutine, Hassan Rohani et Recep Tayyip Erdogan ont pris part à un sommet tripartite consacré à la Syrie, ce lundi 16 septembre à Ankara. Les dirigeants mondiaux ont débattu de nombreuses questions d’actualité.
Lutte contre le terrorisme
Continuer le combat contre les terroristes en Syrie est absolument nécessaire, a estimé le Président russe.
«Bien entendu, l'urgence est de poursuivre la lutte sans relâche contre les groupes terroristes en Syrie. Le plus préoccupant est toujours la situation tendue dans la seule zone de désescalade, Idlib, où l’activité des organisations terroristes a augmenté ces derniers temps», a-t-il précisé.
Et d'ajouter qu'Idlib se trouvait pratiquement entre les mains de structures terroristes affilées à Al-Qaïda*.
Dépassement des divergences
Les trois parties ont réussi à dépasser les désaccords qui existaient entre elles sur le Comité constitutionnel en Syrie et ont décidé de le bâtir sans délai, a annoncé Erdogan qui a qualifié le sommet à Ankara d’«efficace».
Vladimir Poutine a quant à lui souligné que les membres du Comité constitutionnel ne devraient pas être soumis à l’influence de forces extérieures.
«En aucun cas il ne faut permettre que les participants à ce processus, c’est-à-dire les Syriens eux-mêmes, membres du Comité constitutionnel, soient pieds et poings liés par des forces extérieures.»
Vladimir Poutine a tenu à préciser que la prochaine rencontre consacrée à la situation en Syrie aurait lieu en octobre à Noursoultan, capitale du Kazakhstan.
La fin des inquiétudes entre Ankara et Damas?
Hassan Rohani a commenté l’accord d’Adana, signé entre la Turquie et la Syrie il y a plus de 20 ans. Selon le Président iranien, l’application de ce document mettrait un terme à l’inquiétude que démontrent Ankara et Damas l’un envers l’autre.
«La reprise de l’accord d’Adana de 1998 entre la Syrie et la Turquie peut devenir un exemple approprié avec lequel on peut éliminer l’inquiétude des deux parties, le début de la fin d’une période difficile», a-t-il notamment déclaré.
Pas d’alternative
«Nous considérons que le plan d’action, malgré le retrait des États-Unis, demeure viable. Les autres participants de l’accord nucléaire tombent d’accord avec nous à ce sujet. Je souligne que, compte tenu de toutes les difficultés concernant sa réalisation, il n’existe pas d’alternative raisonnable à cet accord.»
Le processus de règlement du conflit en Syrie a été lancé à Astana en janvier 2017, afin de créer des conditions favorables à l'élaboration d'instruments efficaces en vue des négociations de paix à Genève, pour accomplir les tâches fixées dans la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'Onu.
Création d’une ville pour des réfugiés
La question des réfugiés a été également abordée lors du sommet à Ankara. Ainsi, le Président turc a annoncé qu’il ne permettrait pas la formation d’un «corridor terroriste» dans la zone de sécurité qui est en train d’être mise en place à la frontière avec la Syrie. Il a donc proposé d’y créer une ville pour les réfugiés.
«Il faut y créer [sur le territoire frontalier syrien, ndlr] une ville pour la vie des réfugiés, pour qu’ils puissent y faire du jardinage et de l’agriculture. J’ai expliqué à mes collègues qu’il fallait mettre en place une infrastructure. Il est nécessaire d’éviter la formation d’un corridor terroriste.»
Attaques «déstabilisantes» d’Israël
Dans leur déclaration, les trois dirigeants ont indiqué que les attaques militaires israéliennes visant la Syrie étaient déstabilisantes et créaient des tensions dans la région.
«[Les Présidents, ndlr] considèrent que les attaques militaires israéliennes en Syrie sont déstabilisantes. Elles violent la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays et mènent à l’augmentation de la tension dans la région», lit-on dans la déclaration conjointe dont le texte a été publié sur le site du Kremlin.
*Organisation terroriste interdite en Russie