Plus d’un Français sur deux (60%) «voit les migrants comme une menace», tandis que 54% défendent l’idée que les Français devraient être prioritaires dans l’attribution d’un emploi et 45% sont convaincus que l’arrivée des migrants prive les Français de services sociaux, indique un sondage Ipsos publié le 13 septembre.
«L’idée que les Français devraient être prioritaires dans l’attribution d’un emploi a progressé en France sur les trois dernières années: elle en convainc 54%, en augmentation de 3 points depuis 2016», constate l’étude.
Situation économique
En outre, 46% des Français affirment que «le système» ne fonctionne pas et presque les trois quarts de la population, 73%, pensent que la situation économique est «truquée» en faveur des riches et des élites, un chiffre en croissance de 3 points par rapport à 2016.
«Étrangement, la France n’est pas le pays le plus négatif sur la question du "système", alors même que la contestation des Gilets jaunes a montré et radicalisé le sentiment de déclassement et l’impression de n’être ni représentés ni compris», a expliqué Yves Bardon, Directeur du programme Flair, Ipsos Knowledge Center.
À l’échelle mondiale, l’impression d’un système défaillant est partagée par 54% des personnes interrogées, un chiffre pouvant aller jusqu’à 78% au Brésil, voire 84% en Pologne.
Désir d’un «leader fort»
Enfin, Ipsos constate «le désir d’autoritarisme» en France. En effet, 77% des Français considèrent qu’un «leader fort» qui serait «capable de casser les règles» est «une solution pour améliorer la situation du pays», ce qui est «bien au-dessus de l’opinion mondiale (49%)».
65% des Français sont également certains qu’un tel politicien «permettrait d’inverser la tendance et de reprendre le pays des mains des riches et des puissants».
«À quelques mois de l’entrée dans une nouvelle séquence électorale, il ne sera pas inutile de garder à l’esprit les alertes que représentent nos résultats sur le fonctionnement et la perception de la démocratie», a déclaré dans ce contexte Yves Bardon.
La société précise que 18.528 personnes ont été interrogées dans le cadre de cette étude, menée du 22 mars au 5 avril 2019 dans 27 pays.