Tandis que l’Élysée ne commande plus de sondages depuis l’affaire politique et judiciaire datant de l’époque Sarkozy, Matignon a eu recours au Service d’information du gouvernement (SIG) pour obtenir 159 enquêtes d’opinion réalisées par des instituts de sondage depuis la prise de fonction d’Édouard Philippe en mai 2017 jusqu’à la fin 2018.
De prochaines études d’opinion seront effectuées par six instituts de sondage, vainqueurs d’un appel d’offres organisé par le gouvernement, a révélé le SIG cité par le magazine Capital.
13,9 millions d’euros
Ipsos, qui était le prestataire attitré de la présidence française pendant plusieurs décennies, figure parmi les lauréats, remportant trois des 10 lots disponibles pour 4,2 millions d’euros, selon les termes de l’appel d’offres «Prestations d’enquêtes et d’analyses d’opinion», a indiqué la publication.
Un montant total de 13,9 millions d’euros est prévu pour rémunérer tous les futurs prestataires, a indiqué la publication. Néanmoins, les chiffres peuvent être revus à la baisse si le nombre des enquêtes commandées n’atteint pas celui programmé pour les trois prochaines années.
Quels instituts sont concernés?
À part Ipsos, l’argent a notamment été divisé entre l’Ifop (4 millions d’euros) pour les enquêtes téléphoniques, BVA (1,8 million d’euros), ainsi que le duo OpinionWay (1,3 million d’euros) et Harris Interactive (1,2 million d’euros), a précisé Capital.
Les sondages lors de la présidence Sarkozy
À la suite de l’affaire des sondages de l’Élysée, où la présidence à l’époque de Sarkozy avait commandé des études d’opinion auprès des instituts de sondage sans appels d’offres, six personnes, proches du Président de l’époque, impliquées dans cette affaire, avaient été renvoyées devant le tribunal correctionnel fin août 2019, dont Claude Guéant, l’ex-conseiller Patrick Buisson et Emmanuelle Mignon, ex-directrice de cabinet de Sarkozy, pour «favoritisme» et «détournement de fonds publics par négligence».
Selon l’enquête, 235 sondages ont été achetés par le cabinet de Claude Guéant et revendus à la présidence entre 2007 et 2009. Les marges allaient de 65 à 70%, pour un bénéfice d’environ 1,4 million d’euros.