Gardiens de la paix, officiers, commissaires, syndicats représentatifs ou non, personnels administratifs et de police technique et scientifique: une vingtaine d'organisations ont appelé mardi à manifester le 2 octobre dans les rues de la capitale. Un trajet Bastille-République est envisagé, selon des sources concordantes.
Les responsables syndicaux parlent d'une mobilisation jamais vue depuis 2001 et les manifestations intersyndicales et tous grades organisées en réaction au meurtre de deux policiers au Plessis-Trévise (Val-de-Marne) par un braqueur récidiviste.
«Cette fois, le contexte est différent. Il n'y a pas un fait divers déclencheur mais une vraie lame de fond», relève David Le Bars, secrétaire général du syndicat national des commissaires de la police nationale (SCPN-Unsa, majoritaire).
La liste des récriminations n'étonnera pas ceux, nombreux dans les couloirs de la place Beauvau, qui pronostiquaient une rentrée sociale «compliquée» au sein de la «maison police».
«Amélioration de la qualité de vie au travail», «véritable politique sociale pour les agents du ministère», «réponse pénale, efficace et dissuasive», défense des retraites et future loi de programmation «ambitieuse».
«Tous les sujets sont liés», relève David Le Bars. «Nous sommes à un tournant. Cette marche s'adresse à l'ensemble de la classe politique et d'abord à ceux qui sont aux manettes», poursuit le commissaire.
«Il est grand temps de lancer le premier avertissement en haut lieu», fait valoir Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance. «On sait que ce genre de choses, ça va à un moment ou un autre dépasser le ministre. Donc, on vise la présidence.»
Pour l'heure, les syndicats ne ciblent pas Christophe Castaner qui a rouvert les épineux chantiers sur les cycles de travail et le paiement des heures supplémentaires, et délié les cordons de la bourse avec la signature d'un coûteux protocole de revalorisation salariale en décembre 2018 (250 millions d'euros pour le budget 2020).