La bourse de Hong Kong veut racheter celle de Londres pour 32 milliars de livres

© AFP 2023 Philippe LopezLa bourse de Hong Kong a fermé sa salle de marchés aux courtiers
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La Bourse de Hong Kong a fait mercredi une offre surprise de mariage sur sa rivale de Londres pour 32 milliards de livres, s'interposant ainsi dans ses fiançailles avec Refinitivm, relate l'AFP.

La Bourse de Hong Kong affirme qu'un tel rapprochement créerait un groupe avec «une assise mondiale, des actifs diversifiés, idéalement positionnée pour profiter de l'évolution du paysage macroéconomique mondial», et créer une liaison entre les marchés de l'est et de l'ouest, «particulièrement en Chine».

Cette offre survient toutefois alors que London Stock Exchange (LSE) est en passe de racheter le fournisseur de données financières nord-américain Refinitiv pour 27 milliards de dollars.

«Le LSE est au milieu d'une autre transaction (...) c'est en partie pourquoi cette (proposition) est maintenant sur la table» a reconnu Charles Li, le directeur général du Hong Kong Exchanges and Compensation (HKEX).

Encore plus clairement, il a aussi insisté sur le fait que leur offre tient à condition que le projet de mariage avec Refinitiv «ne se poursuive pas».

Le LSE a de son côté réagi de manière tiède aux déclarations d'intentions de Hong Kong: «le conseil d'administration du groupe London Stock Exchange (...) confirme que le HKEX a fait une offre non sollicitée, préliminaire et hautement conditionnelle».

Il va l'étudier et donnera sa réponse «au moment opportun», ajoute-t-il dans un communiqué, insistant sur les «bons progrès sur sa proposition d'acquisition de Refinitiv».

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Avec son projet d'union avec Refinitiv, le LSE veut devenir un spécialiste de l'information financière et concurrencer Bloomberg, en position dominante dans les salles de marché du monde entier.

Ce rachat est toutefois encore suspendu à une série de feux verts réglementaires et à l'aval des actionnaires du LSE.

HKEX propose de son côté 20,45 livres par action du London Stock Exchange (LSE) et 2.495 nouvelles actions de son groupe, ce qui valorise chaque action du London Stock Exchange (LSE) à 83,61 livres, bien au-dessus du cours actuel (71,76 livres vers 12H00 GMT, en hausse de 5,32%).

Pour les 354.471.415 titres du groupe britannique, cela représente 29,6 milliards de livres, et 31,6 milliards de livres, dette et autres ajustements compris (près de 36 milliards de dollars).

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La présidente du HKEX Laura Cha a fait valoir que les deux places boursières étaient «très complémentaires» et qu'elle n'attend donc pas beaucoup d'«obstacles du côté des régulateurs».

Face aux craintes politiques qu'un rachat de l'emblématique Bourse de Londres par sa concurrente de Hong Kong pourrait susciter, Mme Cha a assuré que le LSE «continuerait à être régulée par la FCA» (Financial Conduct Authority), le régulateur britannique.

«Si vous regardez notre historique de propriétaire responsable du London Metal Exchange», la plateforme d'échanges spécialisée dans les métaux de Londres qu'elle a rachetée en 2012, «tout ce que nous avons fait c'est d'y investir, de l'améliorer».

Pour Richard Hunter, analyste chez Interactive Investor, «les enjeux de l'offre sont gigantesques en termes de relation est-ouest et elle a du sens stratégiquement compte tenu de la complémentarité des deux places financières».

Mais selon lui «l'opération est loin d'être faite», compte tenu des questions qu'elle soulève notamment en termes de concurrence sans oublier la question politique compte tenu du lien historique entre le Royaume-Uni et Hong Kong.

Neil Wilson, analyste chez Markets.Com, juge lui aussi que l'offre est «audacieuse» mais a «peu de chances d'aboutir», tout en remarquant que c'est «la saison de la chasse aux entreprises britanniques», plus vulnérables aux tentatives de rachat au vu de la faiblesse de la livre sterling.

Il anticipe que «le gouvernement britannique ne voudra peut-être pas voir un tel symbole de la vigueur des services financiers britanniques, et un actif stratégique, être détenu par des étrangers».

D'autant que cela «l'offrirait aux Chinois par la porte arrière de Hong Kong», sans compter que «l'Union européenne a son mot à dire pour l'instant au moins» et que les Etats-Unis risquent «de ne pas aimer ça du tout».

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