Dans le cadre du salon aéronautique MAKS 2019, l’Algérie a signé un contrat de deux milliards de dollars et portant sur l’acquisition de chasseurs russes ainsi que de munitions et d’équipements supplémentaires, informe le blog algérien Menadefense. Ces informations ont par la suite été confirmées au journal Vedomosti par une source au sein de l’industrie de défense.
Les Su-27 ont fait leurs preuves en Syrie
Dans son commentaire à Sputnik, le PDG du groupe Alliance des technologies aéronautiques Avintel, Viktor Priadka, explique qu’en attendant que la fabrication en série des avions de 5e génération ne soit lancée, les Su-27 comptent parmi les meilleurs au monde. [Les Su-30, Su-33, Su-35 et Su-37 sont des variantes du Su-27, ndlr].
«Le Su-27 a montré son côté positif en Syrie. Sa première vocation est d’acquérir une supériorité dans les airs, ce qu’il parvient à faire brillamment par rapport à son homologue américain F-15. En outre, il est capable de mener des bombardements et des frappes de précision, y compris avec des armes de précision», souligne l’interlocuteur de l’agence.
Et d’expliquer que cet appareil est capable de remplir les tâches des bombardiers, avions d'attaque et ceux de chasse, sans oublier d’évoquer le rapport qualité-prix.
«Je pense que l’Algérie a associé tout cela, ainsi que sa production bien établie et sa qualité adéquate […] et a choisi cet avion pour répondre à ses besoins», a-t-il ajouté.
D’après M.Priadka, si on compare le Su-30 à plein au MiG-29 à plein, lors d’un combat aérien ce dernier peut vaincre, vu qu’il est plus léger et plus manœuvrable. Mais si l’appareil n’est pas à plein, c’est le Su-30 qui le remportera.
«Le MiG-29 est pratiquement 1,5 fois moins cher que le Su-30. Je pense que c’est pour cette raison qu’on a décidé de s’en procurer aussi.»
Une brique de plus dans les relations bilatérales
Depuis les années 1990, l’Algérie est le principal acheteur de produits du complexe militaro-industriel russe au Proche-Orient et en Afrique du Nord, rappelle pour sa part Grigori Loukianov, de l’École des hautes études en sciences économiques de Moscou.
«Au cours de ces 30 dernières années, l’Algérie a accumulé une quantité suffisante d’armes russes. Aujourd’hui, l’Algérie combat quasi-complétement avec les armes russes, elle maîtrise les technologies et le système éducatif militaire russes, […] effectue des travaux de réparation dans des entreprises russes, notamment avec l’aide de spécialistes russes. Passer à ce stade à d’autres technologies, par exemple américaines, françaises ou chinoises, coûte très très cher», explique l’expert.
Pourquoi cet achat intervient maintenant? L'armée joue un rôle important dans le processus politique et le budget militaire n’a pas changé depuis la démission de Bouteflika, argumente l’interlocuteur de l’agence.
«Nous parlons donc d’achats programmés. Donc, vous ne devriez pas chercher une démarche politique ici. Mais la démonstration de la confiance envers les technologies russes est une brique supplémentaire dans les relations bilatérales solides», a-t-il conclu.