Dans une nouvelle réduction de ses engagements en matière de nucléaire depuis que les États-Unis se sont retirés de l’accord, Téhéran a annoncé viser à augmenter encore son stock d'uranium enrichi, grâce à de nouvelles centrifugeuses avancées.
L’Iran a déjà utilisé 20 centrifugeuses IR-4 pour enrichir de l'uranium au lieu des 10 autorisées par l'accord sur le nucléaire. En outre, le pays a déjà entamé un processus de gazéification de 20 centrifugeuses IR-6 plus modernes, en les activant plus tôt que prévu par l'accord nucléaire afin de tester différents types d'appareils.
Téhéran également prévoit de lancer une dizaine de centrifugeuses de type IR-5, ainsi que 164 IR-4 et 164 IR-2m dans les deux mois précédant la fin de la troisième étape de réduction des engagements.
L’accès de l’AIEA ne sera pas interdit
Toutefois, le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi, a fait savoir que l’Iran n’envisageait pas de limiter l’accès transparent de ses travaux à l'AIEA.
«En ce qui concerne la surveillance et l'accès de l'AIEA [L'Agence internationale de l'énergie atomique] (...) les engagements [de l'Iran, ndlr] seront honorés comme avant», a-t-il déclaré, cité par l’AFP.
Pas s’uranium enrichi à 20% pour le moment
En outre, il a expliqué que Téhéran, malgré sa capacité à enrichir de l’uranium jusqu’à 20%, n’en ressentait pas l’obligation.
«Actuellement, nous n'avons pas besoin d'enrichir à 20%, et si le besoin se présente à un moment donné, nous commencerons par augmenter notre stock [d'uranium enrichi à] 4,5%», a-t-il détaillé.
Récemment, en conférence conjointe avec le ministre de la Défense américain Mark Esper, la ministre française des Armées Florence Parly a déclaré aux journalistes que la France avait l’intention de «ramener l'Iran au respect de l'accord de Vienne».
«Nous ne pouvons que confirmer notre but: ramener l’Iran au respect de l'accord de Vienne. Nous allons continuer à agir dans cette direction. Tous nos efforts diplomatiques portent sur cela, et, comme vous le savez, le Président de la République s’y est engagé personnellement», a-t-elle rappelé.
Troisième étape annoncée, mais les concessions sont possibles
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, avait peu avant déclaré que, le 6 septembre, son pays passerait à la troisième étape de son affranchissement d’avec ses engagements nucléaires.
Auparavant, il avait fait savoir que Téhéran était prêt à suspendre plus d'engagements nucléaires si l'Europe ne respectait pas ses obligations, et à passer à la troisième étape déjà «élaborée et prête» ce jeudi 5 septembre.
Le nucléaire iranien au cœur des tensions
Washington avait annoncé en mai 2018 son retrait de l'accord international conclu à Vienne et visant à empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire. En outre, les États-Unis ont réimposé de lourdes sanctions à l’encontre de ce dernier.
L’Iran a riposté en s'affranchissant progressivement de certains engagements de l'accord. Dès lors, il essaye de convaincre les Européens parties de cet accord (France, Royaume-Uni, Allemagne) de prendre des mesures concrètes pour passer outre les sanctions américaines, notamment pour exporter son pétrole.