Un gendarme impliqué dans un accident mortel lié à l’alcool a reçu une promotion

© AFP 2024 JEAN-PIERRE CLATOTun gendarme
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Les proches d’un couple de retraités, tués dans un accident de la route provoqué par un gendarme ivre en Isère, se sont dits choqués par la promotion du collègue du chauffard. Il l’avait en effet laissé repartir au volant de sa voiture dans laquelle il s’était également installé. Quelques instants plus tard, leur auto percutait celle du couple.

La famille du couple de retraités qui ont perdu la vie dans un accident causé par un gendarme en état d’ébriété au volant de sa voiture le 26 février à Bourgoin-Jallieu, dans l’Isère, laisse éclater son indignation. Elle a découvert par hasard sur Internet que celui qui était assis à côté du chauffard, un gendarme alors sous-lieutenant, avait été promu au grade de lieutenant, a raconté Le Parisien.

«Je trouve particulièrement choquante cette promotion en date du 26 juillet, soit cinq mois jour pour jour après la mort de mes parents», a déclaré Céline Duron, la fille des victimes.

Elle a rappelé que ce gendarme, tout comme trois autres, avait accompagné pendant tout un après-midi dans sa consommation d'alcool le chauffard responsable de l'accident. Il a été condamné à 18 mois de prison ferme et incarcéré dès le 26 février.

Un blâme suivi d’une promotion

Pour Céline Duron et ses trois frères, la promotion du gendarme-passager semble d’autant plus révoltante qu'après une enquête, ce militaire a été sanctionné d'un «blâme du ministre», selon les informations du journal.

Or, «ne doit-il pas être question d'exemplarité lorsqu'il s'agit de nommer des officiers de gendarmerie?», s’interroge Céline Duron.

La gendarmerie a indiqué pour sa part que le lieutenant avait bénéficié d'une nomination automatique à sa sortie de l'école des officiers de Melun, ce qui est une promotion statutaire et non au mérite.

«Homicides involontaires» ou «responsabilité morale»?

La famille Duron se bat aujourd’hui pour également faire reconnaître responsables du drame les autres gendarmes, ceux qui ont laissé leur collègue en état d’ébriété reprendre le volant. En avril, elle a saisi la justice d'une plainte pour «homicides involontaires et non-empêchement de ce délit».

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Le procureur avait de son côté estimé que ces militaires n'avaient «qu'une responsabilité morale» dans cet accident.

Le jour de l'accident, les deux hommes avaient fait monter dans la voiture leurs enfants, la fille de 8 ans du chauffard et le fils de 11 ans du gendarme-passager qui n'était pas en service, tout comme les trois autres gendarmes concernés par ce dossier. Le garçon a déclaré par la suite aux policiers que le conducteur du véhicule, Loïc D., roulait «trop vite» et «dérapait dans les ronds-points». Toujours selon Le Parisien, d'autres témoins ont eux aussi confirmé la vitesse excessive du chauffard «qui roulait comme un fou».

Le gendarme-passager a livré pour sa part une autre version des faits. Il a affirmé que son collègue «avait une conduite sportive, mais pas à une vitesse excessive».

C’est à Bourgoin-Jallieu que le conducteur ivre a percuté des voitures à l'arrêt sur une route. Le choc terrible a provoqué la mort du couple Duron, des retraités de 69 et 71 ans.

 

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